LE CHOIX D’UNE STRUCTURE JURIDIQUE
LE CHOIX D’UNE STRUCTURE
JURIDIQUE
Le choix de structure va se déterminer en fonction de différentes motivations de celui qui la créée
mais va pouvoir s’adapter en cours de vie de l’entreprise.
1) Les motivations liées à la finalité de l’organisation
La structure à but lucratif correspond à la volonté de réaliser des profits : ce sont les
structures de sociétés de personnes (SNC, SCS, Sociétés civiles, EURL, entreprise
individuelle, SARL familiale) ou de capitaux (SA, SAS, SASU, SCA et SARL, sauf familiale)
(selon le Code de commerce : « convention par laquelle 2 ou plusieurs personnes ont
convenu d’affecter en commun des biens ou leur industrie en vue de partager le bénéfice
ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter » et les associés s’engagent à
contribuer aux pertes).
La structure à but non lucratif ne recherche pas à générer du profit ; c’est l’association
(selon la loi de 1901 : « convention par laquelle 2 ou plusieurs personnes mettent en
commun, d’une façon permanente, leurs connaissances ou leur activité dans un autre but
que de partager des bénéfices).
Malgré cette distinction, la frontière entre les deux structures est de plus en plus mince.
2) Les motivations liées aux objectifs d’organisation du patrimoine de l’entreprise
2.1) Les motivations patrimoniales
C’est la question de la protection du patrimoine du créateur de la structure juridique, donc de sa
responsabilité.
Dans les sociétés de personnes et l’entreprise individuelle :
La responsabilité personnelle est illimitée et indéfinie sur le patrimoine personnel du créateur,
garant des dettes de l’entreprise, ainsi que sur celui de son conjoint en fonction du régime
matrimonial (ex : communauté de biens) et ce de façon solidaire dans les sociétés de personnes.
Afin de protéger son patrimoine personnel, l’entrepreneur individuel peut néanmoins procéder à
une déclaration d’insaisissabilité des biens fonciers et/ou créer une EIRL avec patrimoine
d’affectation = un patrimoine personnel distinct du patrimoine professionnel (qui servira de
garantie aux créanciers professionnels).
Dans les sociétés de capitaux et les sociétés hybrides (SARL) :
La responsabilité personnelle est limitée au montant des apports, mais le patrimoine personnel
n’est pas systématiquement protégé par ce type de structure, notamment en cas de faute de
gestion ou de caution personnelle (dans ce cas, engagement du patrimoine personnel du
dirigeant).
C’est la question de la protection du patrimoine du créateur de la structure juridique, donc de sa
responsabilité.
Dans les sociétés de personnes et l’entreprise individuelle :
La responsabilité personnelle est illimitée et indéfinie sur le patrimoine personnel du créateur,
garant des dettes de l’entreprise, ainsi que sur celui de son conjoint en fonction du régime
matrimonial (ex : communauté de biens) et ce de façon solidaire dans les sociétés de personnes.
Afin de protéger son patrimoine personnel, l’entrepreneur individuel peut néanmoins procéder à
une déclaration d’insaisissabilité des biens fonciers et/ou créer une EIRL avec patrimoine
d’affectation = un patrimoine personnel distinct du patrimoine professionnel (qui servira de
garantie aux créanciers professionnels).
Dans les sociétés de capitaux et les sociétés hybrides (SARL) :
La responsabilité personnelle est limitée au montant des apports, mais le patrimoine personnel
n’est pas systématiquement protégé par ce type de structure, notamment en cas de faute de
gestion ou de caution personnelle (dans ce cas, engagement du patrimoine personnel du
dirigeant). 2.2) Les motivations sociales
La motivation sociale concerne le choix du statut social du créateur. Deux types de statuts sociaux
sont possibles, quasiment les mêmes en pratique (sauf pour la protection chômage) :
Le travailleur indépendant : entrepreneur individuel, associé unique d’EURL, associé de
SNC, gérant majoritaire de SARL.
Le salarié : gérant minoritaire ou égalitaire rémunéré de SARL, Président rémunéré
(actionnaire ou non) de SA, SAS ou SASU.
2.3) Les motivations fiscales
Le créateur peut choisir une structure juridique en fonction soit d’un régime d’imposition de la
personne, soit de la structure.
Les bénéfices de la SARL sont soumis à l’impôt sur les sociétés (IS) (avec possibilité d’opter pou
l’impôt sur le revenu dans le cas d’une SARL de famille). Dans la SA, les bénéfices sont soumis à l’IS
et la part distribuée aux actionnaires constitue un revenu imposable. Dans l’entreprise
individuelle, le bénéfice de l’entreprise et la rémunération du dirigeant est soumis à l’impôt sur l
revenu en fonction de l’activité (BIC ou BNC), idem pour l’EURL (avec une possibilité d’option pour
l’IS).
2.4) Les motivations liées au fonctionnement de
l’entreprise
a) L’exercice du pouvoir
Dans les sociétés de personnes :
Le pouvoir est exercé seul dans l’entreprise individuelle, l’auto-entreprise et les sociétés
unipersonnelles (EURL, SASU). Dans les autres sociétés de personnes (SNC), le pouvoir est exercé
à plusieurs, par 1 ou plusieurs gérants (associés ou non) dont l’étendue est prévue dans les
statuts.
Dans les sociétés de capitaux :
Le pouvoir est exercé à plusieurs dans les autres structures juridiques (SARL, SNC, SA), mais selo
des modalités différentes, par des organes élu en AG.
Dans les sociétés hybrides (SARL) :
Le pouvoir, fixé par les statuts, est exercé par un gérant (associé ou non).
b) Une souplesse de fonctionnement
Dans les sociétés de personnes :
Les décisions importantes sont décidées en AG à l’unanimité, selon la règle un associé = une vo
peu importe la quantité de capital détenu.
Dans les sociétés de capitaux :
Les décisions importantes sont prises en AG, selon le principe : une action = une voix.
Dans les sociétés hybrides (SARL,...) :
Les décisions importantes sont prises en AG à la majorité qualifiée, selon la règle une part = un
voix.
2.5) Les motivations financières
a) Le besoin de financement à la création
Le capital minimum à la création d’une société est libre, sauf pour la SA (37.000 Euros).
Cependant, les structures au capital très limité posent problème : peu de moyens pour les
premières dépenses, manque de confiance des partenaires (fournisseurs, organismes financiers),...
b) Le besoin de financement en cours de vie
Le fonctionnement de la société nécessite des financements externes. Tous les types de sociétés
pourront donc faire des emprunts bancaires et des LOA.
Seules la SARL et la SAS peuvent émettre des obligations, dans le cadre de placements privés
ainsi que la SA, avec en sus, offre publique de titre (et introduction en bourse).
3) Le changement de structure juridique
Le développement des entreprises peut les conduire à faire évoluer leur structure juridique pour
mieux s’adapter à leurs besoins.
3.1) La transformation de l’entreprise individuelle en
société
a) Les motivations
Les motivations liées à la situation personnelle de l’entrepreneur individuel
Le passage d’une structure à risque illimité à une structure à risque limité : malgré la
déclaration d’insaisissabilité, le risque patrimonial est élevé pour l’entrepreneur tenu
indéfiniment et totalement des dettes professionnelles.
Le changement fiscal (de l’IR à l’IS) : parfois, le régime fiscal de l’impôt sur le revenu est
moins avantageux que l’IS
Le changement social : parfois, l’entrepreneur peut souhaiter opter pour une forme sociale
où le statut de salarié est possible.
Les motivations liées au développement, à la stratégie et à la pérennité de l’entreprise
ouvrir la structure à de nouveaux associés pour augmenter le capital et accroître le
développement
accéder à des sources diversifiées de financement
possibilités d’alliances avec d’autres entreprises
b) Les modalités de la transformation
l’apport en capital social (l’entrepreneur réalise un apport en nature ou en industrie en
contrepartie de parts sociales ou d’actions)
la cession d’actifs (l’entrepreneur vend son entreprise et tout ce qui la compose à une
société dont il est associé / actionnaire).
3.2) La transformation de la forme sociale
a) Les motivations
- D’ordre fiscal et social : choisir l’IS à partir d’un certain seuil de résultats ou bénéficier du
régime général des salariés (ex : passer en SA pour un gérant majoritaire de SARL peut être
plus avantageux). - D’ordre économique : permettre la cession de titres à moindre coût en choisissant la forme
d’actions, favoriser le développement par des financements externes larges ou s’introduire
en bourse (donc transformation en SA). - D’ordre stratégique : bénéficier d’une structure plus souple. - D’ordre légal : lorsque la forme s’imposant parfois par rapport à l’activité exercée ou
lorsque le nombre d’associés change (ex : passe à moins de 7 dans une SA).
b) Les modalités de la transformation
La transformation constitue une modification de la structure existante, il n’y a donc pas création
d’une nouvelle personne juridique.
Le pacte social est modifié : le fonctionnement de la société, les relations des
associés/actionnaires, etc. Ainsi, de nouveaux statuts doivent être rédigés et approuvés par l’AGE
et de nouveaux organes de direction et de gestion doivent être nommés.
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