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mercredi 25 septembre 2019

finalité de la science politique

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finalité de la science politique



finalité de la science politique


Introduction:

Dans le chapitre précédent, s'est posé la question du rapport aux valeurs, celles que portent les individus dans leurs rapports sociaux et qui peuvent s'exprimer à travers leurs actes. La question des valeurs intéresse aussi le métier du sociologue car ce dernier ne vit pas en marge de la société, même si par nécessité il doit se détacher de ses propres valeurs, car il doit porter un regard clinique sur la réalité sociale. Une science n'a pas de parti pris, il s'agit d'un regard scientifique avec des méthodes neutres et permanentes.
Les valeurs que le sociologue porte peuvent provenir du contexte dans lequel il vit, peuvent avoir pour référence l'appartenance à une culture, un espace politique, voire à un groupe social. La question des valeurs est donc importante car en l'absence d'une neutralité proclamée et pratiquée, le travail du sociologue peut-être influencé par le contexte du moment, du cadre dans lequel il vit.
Alors les lois qu'il va mettre en évidence, outre l'absence de neutralité, peuvent ne pas refléter des aspects du réel qu'il observe, ou peuvent ne pas être permanente. Ce problème se pose aussi lorsqu'on considère la science politique en générale, c'est-à-dire ses finalités.
Ainsi le métier du politologue peut être considéré par certains comme un prolongement du « conseil du prince » répondant à la question: ce que doit être le politique. Cette posture pose problème.
Sur un autre plan, la question qui se pose alors: est-ce que la science politique sert à découvrir, à mettre en valeur la succession des ordres politiques futurs, c'est-à-dire la prédiction d'une organisation politique ?
Autrement dit, est-ce que la science politique est prédictive ou est-ce qu'elle est compréhensive uniquement ?
Le système de réflexion que construit Karl Marx à essayé de répondre à cette question. Karl Marx pensait qu'une science de l'histoire permettrait d'explorer les modes d'organisations du politique révolu afin de mettre en exergue les lois d'organisation du politique dans les sociétés actuelles, contemporaines et celles à venir. En s'attachant à ce projet, Karl Marx donne à la science politique une finalité nouvelle, inédite pour l'époque où il produit son système de réflexion.





Section 1: L'apport de Karl Marx

L'influence de la philosophie politique et de la sociologie de Karl Marx a été déterminante sur les sciences sociales. Il faut lire cette oeuvre en rapport avec le contexte du moment, c'est-à-dire la seconde moitié du 19ème siècle. Mais, il faut lire cette oeuvre en fonction de l'objectif politique et de l'acteur politique qu'a été Karl Marx. Il faut lire cette oeuvre en rapport avec le contexte intellectuel de la seconde moitié du 19ème siècle et notamment à travers le double apport que va constituer pour l'oeuvre de Karl Marx, la philosophie politique allemande et l'économie politique anglaise.

Sous section 1: La double influence de la philosophie politique allemande et de l'économie politique anglaise

Une double influence intellectuelle se trouve à la base de toute la réflexion de Karl Marx. À partir de la philosophie politique allemande et l'économie politique anglaise (Ricardo), Marx a voulu construire:
• Une méthode d'analyse
• Une critique du modèle économique du moment
• Un projet de transformation sociale
L'objectif n'est pas uniquement d'étudier, mais d'étudier pour agir.

1) La méthode: le matérialisme dialectique.
La méthode de Karl Marx se veut une méthode scientifique à laquelle il donne le nom de
« matérialisme historique » cette méthode est décrite dans le Tome 1 du Capital. Objectif de cette méthode:
• Jeter les bases d'une science de l'histoire non pas dans le sens d'un succession des sociétés humaines mais dans le sens d'une succession des modes de production révolus et ceux à paraître. Pour Marx, le mode de production donne la forme sociale. C'est l'économie qui commande tout le reste. Il inverse la logique, en disant que si l'on ne participe pas au politique, ce n'est pas parce qu'on ne veut pas, c'est parce qu'on ne peut pas. Karl Marx exprime cette corrélation ainsi: « c'est le mode de production de la vie matérielle qui conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel. Autrement dit, Karl Marx estime que c'est le statut social qui commande le reste.

Si on regarde de près, le modèle d'analyse de Marx est particulier. Dans un premier temps, il va s'intéresser à la mise en valeur des lois de fonctionnement du mode de production dont il était le contemporain, c-à-d le mode de production capitaliste. À partir de cette observation, il va établir un rapport entre mode de production et organisation sociale. Ainsi il pense que la classe ouvrière en émergence, les conditions politiques dans lesquelles elle baigne, ne sont en réalité que la conséquence du mode de production capitaliste.
En parallèle il essaie de démontré que les systèmes politiques ne sont que la conséquence du rapport à l'économie. Avant lui, Tocqueville l'a démontré dans La démocratie en amérique.
Mais, par une sorte de régression logique, Marx essaie de déduire à partir de ce mode de production, la nature, le type des modes de productions qui précèdent le mode capitaliste (hypothèses). Son objectif aussi était d'essayer d'anticiper les modes de productions à venir.
Il est permis de se poser la question de savoir si l'oeuvre de Karl Marx relève de la sociologie politique ou de la philosophie politique. A cette question, Raymond Aron pense que Karl Marx n'a pas été un sociologue mais il pense qu'il y a de la sociologie dans l'oeuvre de Karl Marx. Il pense ceci sur trois plans:




• Il y a de l'observation
• Il y a la volonté de l'établissement de lois explicatives de l'évolution du social
• Il se donne pour objectif d'établir une théorie générale
Observer comprendre et établir des lois.
Toute l'oeuvre de Marx se veut une révélation et une vérification des lois de l'évolution historique. Selon lui, au centre de tout processus historique il y a une combinaison spécifique des rapports de productions. Autrement dit, chaque modèle de domination politique n'est que la conséquence d'une structure sociale qui elle même ne serait que la résultante d'un mode de production particulier.
Cependant, il est vrai que les structures politiques, les modes de production seraient particuliers et

spécifiques à chaque période. Mais l'ensemble de l'histoire humaine est traversée par une loi unique, celle d'une opposition qu'on trouve à toute les époques entre les détenteurs des moyens de production et ceux qui sont voués aux tâches d'exécutions. Karl Marx constate par ailleurs qu'il y a un accroissement continu des forces productives. Le progrès technique nécessaire à l'augmentation des profits des détenteurs des moyens de production à pour principale conséquence de rendre caduc les organisations institutionnelles et politiques. Ainsi, si l'ancien régime en France en tant que structure politique et sociale s'effondre à la fin du 18ème siècle, c'est parce que l'évolution économique, sociale et industrielle, notamment la montée en puissance de la bourgeoisie, ne s'était pas accompagné d'une modernisation politique qui prenne en compte l'aspiration de la classe montante à une participation au pouvoir.
A partir de ces constats multiples Karl Marx tire deux lois fondamentales :
• Il existe une relation entre structure de la propriété, antagonisme de classe et structure politique qu'elle que soit la période historique.
• Ce n'est pas la structure institutionnelle qui commande l'économie mais c'est l'inverser. C'est-à-dire, c'est l'économie qui commande le politique
Le primat du tout social sur les pensées et les actions individuelles
Avec Karl Marx, on entre dans l'ère des masses. Pour lui, l'acteur social n'est pas l'individu détaché de la société, ni l'individu comme composant élémentaire d'une société. L'acteur principal selon lui est la classe sociale. La classe, dans les écrits de Marx, est un acteur doué de volontés et de raisons rassemblées et soudées par les conditions de vies et de travail. Mais selon Marx, cette classe ne peut pas être un acteur agissant si elle ne dispose pas d'une conscience de sa propre force, de ses moyens. Il lui faut donc une conscience de classe.
• Selon lui, l'absence de cette conscience collective explique par exemple l'absence de réaction pendant le coup d'Etat de 1851 qui rétablit l'empire. Ainsi, les paysans, classe la plus nombreuse en France, auraient pu s'opposer à ce coup d'Etat qui réinstaure l'Empire. Mais paradoxalement, les paysans ont apporté leur soutient à Napoléon, qui fort habilement, a rétabli le suffrage universel. Or selon Marx, les conditions économiques, la situation sociale et politique auraient du pousser les paysans à se révolter. C'est en cela que la situation sociale et économique des individus peut-être soit un handicap, soit un incitatif à l'action politique.
Une explication scientifique de l'évolution de l'histoire
La théorie de Marx est un « historicisme ». C'est-à-dire, une doctrine qui essaie d'expliquer l'évolution des sociétés humaines à partir de lois qu'on estime permanentes et qui commandent au réel. Selon lui, dans une première phase de l'histoire humaine, il y avait une forme de
« communisme primitif ». Il y avait à cette époque, un droit d'usage et non pas de propriété. C'est-à- dire que la propriété des choses revenait au groupe. Le chef de la tribu pouvait accorder l'usage de la chose aux individus, mais ne ne pouvait accorder ou octroyer un droit de propriété. À ce stade, la société civile et l'Etat étaient confondu. L'apparition de la propriété mobilière et immobilière va entrainer la différenciation entre l'Etat et la société civile, une différenciation entre la politique et l'économie. Ainsi, on va voir apparaître à côté de l'ordre politique, un ordre économique. À partir de ce stade, l'Etat n'a plus de fonctions économiques. Il est plutôt une sorte d'instrument entre les mains de la classe dominante, celle qui possède les richesses et concentre la propriété du capital.
Selon Marx, les philosophies ont présentées l'Etat comme le reflet et le garant de l'intérêt général, alors qu'en réalité, il n'est que l'instrument d'une minorité. D'où cette contradiction fondamentale et permanente. Ainsi, l'histoire ne serait qu'une succession de ces formes de domination et une succession des antagonismes de classe.


2) L'apport des travaux des économistes anglais à l'analyse de Karl Marx
Le contexte de la seconde moitié du 19 ème siècle, mais aussi le cadre général de réflexion sur l'économie, notamment les travaux du courant classique, ont eu un impact considérable sur la théorie de Marx.
• Le contexte économique et social de l'époque.
La seconde moitié du 19ème siècle est un moment particulier dans l'aire industrielle ou cohabitent trois tendances:
➔ Passage d'un capitalisme familiale à un passage à un capitalisme de grandes firmes.
➔ Accélération du progrès technique et notamment ce qu'on pourrait appeler le génie




industriel: les moyens de production se mécanisent et augmentent la productivité horaire. Prémisse d'une substitution de la machine au travail. La concentration capitalistique de la production s'accentue.
➔ Dégradation de la condition ouvrière avec une journée de travail qui durait parfois 14 ou 15h.

Marx a été l'observateur et l'analyste de cette époque. Il a voulu en être l'acteur. Car, face aux crises économiques a répétition, face à la détresse ouvrière, il propose la création d'une organisation du monde ouvrier. C'est ainsi qu'il sera le rédacteur des statuts de la première internationale. Il proposera d'ailleurs une théorie de l'action révolutionnaire (Manifeste du parti communiste). Il devient acteur de son époque, de sa période.
• L'apport des travaux des économistes anglais à Karl Marx.
Deux auteurs ont fournis à Karl Marx la base théorique de sa théorie économique: Robert Malthus 1766-1836
David Ricardo 1772-1823

Dans un ouvrage, Essai sur le principe de population, R. Malthus s'est donné pour objectif de justifier le credo libéral et l'ordre économique dont il était le contemporain qui selon lui était fondé sur la propriété et sur l'inégalité sociale. Il note d'après ses observations, qu'il y a une décalage de plus en plus grand entre le rythme de progression de la population et le rythme de la production des denrées agricoles (effet de ciseaux). Selon lui, cet écart de plus en plus grand mènerait l'humanité à la famine. Il vante d'ailleurs les effets régulateurs des guerres et des épidémies. Il propose une limitation des naissances et une suppression des aides aux pauvres. [En 1897, un auteur français dit la même chose (Etienne Leroy Beaulieu, L'Etat moderne et ses fonctions).]
Ce pessimisme et aussi l'usage de cette analyse pour justifier l'ordre libéral et l'ordre économique, va donner à Karl Marx un argument central: celui du caractère foncièrement injuste de l'ordre économique en cours.

David Ricardo va permettre à Karl Marx de construire une nouvelle théorie économique: La notion de valeur travail, c'est-à-dire, la traduction de la production et du profit en unité de travail. David Ricardo a été un fin observateur de son époque, un peu sous le même angle que Malthus. Il montre, en se basant sur le cas de l'agriculture, que plus la population augmente dans un pays donné, plus on mettait en production des parcelles et des surfaces peut fertiles. Ce qui signifie que les coûts de mise en production augmentent mais corrélativement les profits baissent, ce qui amène les propriétaires terriens à diminuer la part laisser à ceux qui travail la terre et à augmenter leurs propres rentes.
Karl Marx, tire de tout ça, deux conclusions majeures:
• Le système capitaliste qu'il observe est fondé autour de la répartition du profit entre la rente et le travail. Dans un système où la progression du profit tend à culminer voire à baisser, la part du travail tend à baisser au minimum vital voire en dessous, ce qui accentue le caractère injuste, inéquitable du système. Ce qui a pour effet immédiat la paupérisation croissante de la classe ouvrière.
• A partir de cette analyse économique Karl Marx va tirer une conclusion politique: En effet, si la classe ouvrière est de plus en plus importante, si sa situation se dégrade ceci va la pousser à une révolte généralisée qu'il convient d'encadrer (et non pas de susciter). Il va tirer une conclusion majeure lui permettant de fonder une « science de l'histoire ».

Section 2: Comprendre: l'autre apport de Max Weber.

Max Weber n'a pas cherché à prendre en défaut ou en contre pied les analyses marxistes. Il suppose simplement que la sociologie, n'a pas à être conservatrice ou réformatrice. Elle ne sert pas à construire des projets politiques. Pour lui, l'objectif premier d'un sociologue est d'expliquer en excluant tout jugement de valeur. Ainsi dans son ouvrage, Le savant et le politique, Max Weber encadre strictement ce qui relève du métier du savant. Ce dernier décrit, interprète, il ne dicte pas et il ne prescrit pas.
Cependant, Max Weber identifie deux obstacles devant ce qu'il appel un projet d'une sociologie compréhensive du politique:
• Le rapport aux valeurs: non pas le rapport aux valeurs dont serait porteur le sociologue mais les valeurs dont serait porteur ceux qui agissent, les acteurs sociaux.
• La rationalité de l'action.
C'est la somme des actions individuelles qui forment le tout.
Sous section 1: Le problème du rapport aux valeurs

Max Weber reste fidèle à la tradition positiviste. Il pensait que le sociologue, celui qui observe, doit avoir pour souci principal de taire ses inclinations personnelles, ses valeurs. Il doit étudier les faits sociaux sans porter des jugements de valeur.
En revanche, celui qui observe, le sociologue, doit s'intéresser, doit étudier, le rapport aux valeurs par différence, par comparaison. Le jugement de valeur est une opinion émise sur une attitude ou une situation en le « jugeant » en fonction de critères, éthiques, moraux ou normatifs.

En revanche, le rapport aux valeurs relève, dans la phraséologie et dans le projet scientifique de Weber, d'une tout autre catégorie. Il signifie, l'étude des motivations et des significations que les individus assignent à leurs actes. Ainsi, le rapport entre la signification donnée par l'acteur à son acte et l'action elle-même constitue l'objet de la sociologie compréhensive.
Comme dans le cadre de son projet construisant la méthode de l'idéal-type, Weber va établir deux règles pour cerner et analyser le rapport aux valeurs sous-jacentes aux actions des individus.:
• La reconstitution de la situation objective dans laquelle s'est inscrite l'action. C'est à dire que l'on va décrire, reconstituer un tableau.
• Comparer le sens donné par un individu à une action et le sens latent que peut déceler le sociologue.
1) La reconstitution de la séquence dans laquelle s'est inscrite l'action
Cette première phase consiste en une reconstitution de la généalogie de l'évènement afin de voir si dans l'enchevêtrement des faits, il y avait des éléments fortuits ou intentionnels, déclencheurs.
• Ainsi Max Weber donne un exemple: La révolte de Berlin de 1848. Il démontre que les évènements qui ont conduit à cette révolte ont été déclenché par deux coups de feu tirés accidentellement. Mais la situation politique, la situation de crise était telle que n'importe quel événement aurait eu pour effet de déclencher une révolte. L'intérêt de cet exemple est de faire une distinction entre ce qui est redevable aux valeurs et ce qui relève d'une origine accidentelle.

2) Comparer le sens donné par un individu à une action par un entretient par Ex et le sens latent que peut reconstituer le sociologue
Le sociologue est un observateur qui doit, selon Weber, opérer ce qu’il appelle un détachement axiologique c'est à dire de taire ses préférences propres et ne pas laisser imprégner son travail par des considérations personnelles.
En revanche, le sociologue se doit d’adopter une attitude compréhensive des valeurs dont seraient porteurs les individus.
• Attitude compréhensive = le sociologue doit essayer de trouver la relation possible entre les valeurs de l’individu et les actions de celui-ci. Ainsi par exemple, le vote ou l’abstention en tant qu’action doit être relié a un rapport a l’action politique. Il faudra alors par une technique d’enquête essayer de cerner les motivations des individus et essayer de déduire de ces motivations leurs valeurs c'est à dire ce que les individus avancent comme cause explicative de leur comportement.






Les sciences sociales et de ce fait la science politique n’ont pas pour objectif de trancher la question des objectifs et des fins du politique ( à quoi ça sert ?) . En revanche, leur objectif est de rendre apparent par des méthodes et des techniques les enchaînements et relations entre valeurs, faits et structures. A l’inverse de Marx, Weber n’établit pas une hiérarchie entre les valeurs, il pense que c’est la confrontation entre les valeurs qui explique l’avènement des structures politiques, leur apparition ou leur disparition.
Sous-section 2: Le problème de la rationalité de l’action

Quand on parle d’une rationalité de l’action en science politique, on désigne un type d’action où il est possible d’identifier les objectifs, une fin et des moyens. La sociologie de Weber se veut une sociologie avec une compréhension de l’action sociale. Comme dans le cas des formes de domination, Max Weber va utiliser la méthode de l’idéal type. Selon lui, comprendre une action sociale c’est s’engager à introduire une rationalité, un ordre dans l’enchevêtrement des actions individuelles. Contrairement à la sociologie de Marx, Weber affirme qu’il n’existe pas de théorie générale. Il faut introduire une rationalité relative dans l’ordre chaotique des actions sociales tout en respectant le détachement vis-à-vis de l’objet c'est à dire faire de telle sorte que les analyses du sociologue ne soient pas entachées de jugements de valeur. A partir de là, Weber va mettre en évidence 4 types d’actions qui selon lui résument en partie les partis politiques. L’action traditionnelle, affective, rationnelle en valeur et l’action rationnelle en finalité:
• L’action traditionnelle désigne un type de conduite machinale à travers laquelle l’individu se plie inconsciemment à des valeurs jugées évidentes. Ce type d’action n’est pas sans rappeler les rites et les actions coutumières qui prennent lace à l’intérieur de société ou de groupe ou il y a une forte référence à des conduites acceptées en tant que telle. Ceci ne veut pas dire

qu’il n’existe pas de règle mais que celles-ci ne découlent pas d’un système de référence normé et rationnel. Elles peuvent avoir pour origine des croyances mystiques ou religieuse. Il en va ainsi par exemple de l’allégeance à un ordre traditionnel ou l’acceptation d’une structure traditionnelle du pouvoir. Toutes les actions individuelles se réfèrent à un code de conduite accepté de façon inconditionnelle. Ce type d’action se retrouve dans les sociétés traditionnelles mais on les retrouve aussi dans certaines sociétés ou le mode de domination est un mode légal rationnel. Il en va ainsi par exemple de la permanence de la référence à la religion dans un certains nombre de pays qui par ailleurs ont imposé un principe de séparation entre les Etats et l’Eglise. Les individus obéissent à un ordre politique mais motivent cette acceptation par un rapport à la religion. Ce type d’action imprègne surtout les sociétés ou malgré l’existence d’un système légal rationnel le pouvoir des chefferies rationnelles reste reconnu et important. L’action traditionnelle peut être motivée par un ensemble d’interdit plus ou moins larges selon les sociétés. Certaines institutions qui relèvent de la tradition, de la coutume , guident les actions individuelles et expliquent jusqu'à un certain point le rapport au politique.
• L’action affective est marquée par la prédominance de l’instinct et de l’émotion ; elle se situe à la frontière du comportement psychotique et du comportement rationnel. l’action affective peut expliquer assez facilement les attitudes politiques ou l’évolution d’un vote quand surviennent des évènements qui bien que n’ayant pas une valeur politique en soi peuvent changer la perception d’un électorat.
• L’action rationnelle en valeur elle est le fait d’individus s’inspirant de leur seule conviction personnelle et qui n’envisage pas les conséquences prévisibles de leurs actes. Contrairement à l’action affective, l’action rationnelle en valeur serait le fait d’individus isolés ou de groupes restreints. L’acteur s’intéresse au déroulement de son action et néglige les conséquences directes de son acte.
• L’action rationnelle en finalité elle est le fait d’individus qui sont capables de définir des objectifs et d’évaluer les moyens les plus adéquates et nécessaires a la réalisation de ces objectifs. A titre d’exemple, l’action rationnelle en finalité est le propre de toute organisation politique dont l’objectif est de concourir pour le pouvoir ou de participer à un projet politique. Dans ce type d’action, les individus se donnent un plan en deux temps, d’abord, la définition des objectifs a atteindre (ex: s’emparer du pouvoir)

Ici entre en jeu des considérations idéologiques propres au groupement en question. La deuxième étape est celle de la définition des moyens pour parvenir a la réalisation de l’objectif. Ici prévaut un calcul entre fin et moyen. Les deux dernières actions (en valeur et en finalité) peuvent être envisagées sous l’angle d’un rapport aux valeurs. Dans l’action rationnelle en valeur, l’acteur agit en fonction « d’une éthique » de conviction. En revanche, c’est « l’éthique de la responsabilité » qui fonde l’action rationnelle en finalité.
L’éthique de conviction s’attache uniquement aux fins tandis que l’éthique de la responsabilité analyse le rapport entre les fins et les moyens.
• Pour Weber, un acteur animé par une éthique de conviction serait vraisemblablement « un homme de principe animé par le sentiment d’obligation envers ce qu’il considère comme son devoir sans considération des conséquences que pourraient entraîner la réalisation de son idéal c’est le cas du pacifiste purement doctrinal qui réclame à tout prix la paix sans tenir compte des conséquences ni du rapport de force. Il s’agit donc d’une morale inconditionnelle du tout ou rien ».
• En revanche, le partisan de l’éthique de responsabilité tient compte du possible, évalue les moyens les plus appropriés pour atteindre la fin. Il est conscient de l’impact du but qu’il poursuit et de sa responsabilité a l’égard d’autrui.

Pour conclure sur ce chapitre, autant chez Weber que chez Marx, le sociologue se donne comme objectif de construire des méthodes c'est à dire des grilles d’analyse permanentes censées mettre en exergue les lois latentes qui gouvernent le social et le politique.
Cependant une différence fondamentale est à souligner entre Marx et Weber. Si le premier s’attache a construire une méthode générale, le second reste fidèle à ses convictions et à son objectif : celui de construire un cadre théorique, un tableau d’analyse pour réduire la complexité du réel même s’il pense qu’il n’existe pas et qu’il ne peut exister une théorie générale, en cela il reste fidèle aux enseignements de l’un de ses maîtres : Simmel.


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