Droit pénal spécial
Marocain
Droit pénal spécial
Définition :
Le droit
pénal spécial est
une branche du droit qui étudie chaque infraction spécifiquement.
Le droit
pénal spécial est
une concrétisation et illustration du droit pénal général.
L’article
110 du Code Pénal stipule que : l’infraction est un acte ou une abstention
contraire à la loi pénale et réprimé par elle.
Le droit
pénal spécial peut
défini comme étant la branche de droit pénal qui s’intéresse aux faits
incriminés par la loi en les définissants, en indiquant les éléments, leurs
sanctions et les circonstances qui les entourent.
Droit
pénal spécial c’est
la branche de droit qui, traitant distinctement les infractions pénales,
définit chacune d’elle tant dans ses éléments constitutifs que dans les
modalités de sa répression.
Les
infractions contre les biens :
1)LEVOL
Source légale : article 505 à 539 du code pénal
Définition : le
vol est la soustraction frauduleuse d’une chose appartenant à autrui.
Eléments constitutifs :
1)
Une soustraction
2)
Une soustraction
frauduleuse
3)
Il doit s’agir d’une chose
4)
La chose doit appartenir à
autrui
Les circonstances aggravantes :
-
Circonstances aggravantes personnelle : la récidive.
-
Circonstances aggravantes réelles : elles se rapportent :
·
Au temps du vol :
(nuit, accident, catastrophe, etc. …).
·
Au lieu du vol :
(maison habitée,chemins,routes, pistes ; etc…)
·
A la qualité de l’auteur :
(salarié,domestique, serviteur à gages,etc. …)
·
Au mode d’exécution :
(vol à main armée, pluralité d’auteurs, emploi de véhicule,effractions,
escalade, violences, menaces, usage de faux titres, usurpation de fonction).
Qualification :
le vol peut être qualifie contravention, délit ou crime selon la pénalité.
Tentative : elle
est punissable sauf en matière de contravention.
Pénalités :
·
Le vol ordinaire est un
délit correctionnel, il est puni d’un emprisonnement d’un à cinq ans et une
amende de 120 à 500 dirhams.
·
Le vol simple (larcin) est
un délit de police, il est puni d’un emprisonnement d’un mois à deux ans et
d’une amende de 120 à 500 dirhams.
·
Le vol commis avec une ou
plusieurs circonstances aggravantes est qualifié crime et puni de 5 ans de
réclusion à la réclusion perpétuelle. Les articles 507 à 510 permettent de la
détermination de la sanction.
·
Certains vols d’une infime
importance sont qualifiés contravention (maraudage : cueillette et
consommation sur place des fruits d’autrui) la peine est de 10 à 200 dirhams
d’amende (compétence des juridictions communales et d’arrondissement).
Circonstances atténuantes : elles sont laissées à l’appréciation du juge.
Immunités :
·
Il n’y a pas de vol entre
époux (article 534 du code pénal).
·
N’est pas incriminé le vol
commis par des ascendants au préjudice de leurs descendants (article 534 du
code pénal).
·
Le vol commis par les
descendants au préjudice de leurs ascendants n’est pas incriminé (article 535
du code pénal).
Vols spéciaux :
·
Le vol d’animaux dans les
champs (article 517 de code pénal)
·
Le vol des récoltes
détachées du sol (article 518 du code pénal).
·
Le vol des récoltes non
détachées du sol (article 519 du code pénal).
·
Le vol d’électricité (art
521du code pénal).
·
Utilisation d’un véhicule à
l’insu ou contre le gré de son propriétaire (article 522 du code pénal)
·
La disposition frauduleuse
d’une succession (article 523 du code pénal)
·
Le détournement d’objets
saisis (article 524 du code pénal)
·
L’accaparement d’objets
trouvés (article 527 du code pénal)
·
L’accaparement de trésor
(article 528 du code pénal)
·
La filouterie d’aliments
(article 532 du code pénal)
·
Le délit de grivèlerie (article
533 du code pénal).
2)L’ESCROQUERIE
Source légale : article 540-541-542-546 du code pénal
Définition :
l’escroquerie est le fait par toute personne, d’induire astucieusement en
erreur une personne par des affirmations fallacieuses, ou par la dissimulation
de faits vrais, ou d’exploiter astucieusement l’erreur où se trouvait une
personne et la déterminer ainsi à des actes préjudiciable à ses intérêts où à
ceux d’un tiers, en vue de se procurer ou de procurer un profit pécuniaire
illégitime.
Eléments constitutifs :
1)
L’emploi de moyens
frauduleux :
·
Induire astucieusement une
personne en erreur.
·
Exploiter l’erreur
d’autrui.
·
Dissimuler des faits vrais.
·
Profiter d’une situation.
·
Prétendre aider quelqu’un à
régler ses problèmes.
2)
Un but de cupidité illégitime.
3)
La victime est lésée dans
ses intérêts.
·
Elle remet le fonds ou
autre chose de valeur à l’escroc.
4)
L’intention coupable.
Les circonstances aggravantes :
-
Circonstances aggravantes personnelle : la récidive.
-
Circonstances aggravantes réelles :
·
Le fait par l’escroc de faire appel au public en vue
de l’émission d’actions d’obligations, bons, parts ou titres quelconques soit
d’une société soit d’une entreprise commerciale ou industrielle.
Qualification :
l’escroquerie est un délit correctionnel.
Tentative : elle
est punissable (article 546 du Code pénal).
Pénalités :
·
L’escroquerie est punie
d’un emprisonnement d’un à cinq ans et d’une amende de 500 à 5000 dirhams.
·
En cas de circonstances
aggravantes la peine d’emprisonnement est portée au double (2 à 10 ans) et le
maximum de l’amende à 100.000 dirhams.
NOTA : il
s’agit de 10 ans d’emprisonnement et non de réclusion. (La qualification est
toujours un délit correctionnel)
Circonstances atténuantes : Elles sont laissées à l’appréciation du juge.
Immunités : Les
immunités du vol s’appliquent à l’escroquerie.
Escroquerie spécial :
·
La disposition de biens
inaliénables.
·
La disposition de biens en
fraude des droits d’un premier contractant.
·
La poursuite de
recouvrement d’une dette déjà éteinte.
3)L’ABUSDE CONFIANCE
Source légale : article 547 à 554 du code pénal
Définition :
l’abus de confiance est le fait par toute personne de mauvaise foi, de
détourner ou dissiper au préjudice des propriétaires, possesseurs ou
détenteurs, soit des effets , des deniers ou marchandises, soit des billets ,
quittances , écrits de toute nature contenant ou opérant restitution, de
représentation ou d’un usage déterminé.
Eléments constitutifs :
1)
Un fait de détournement ou
dissipation.
2)
Le détournement ou
dissipation doit porter sur une chose mobilière ou ayant une valeur pécuniaire.
3)
L’auteur étant toujours le
détenteur ou le dépositaire.
4)
Le caractère précaire de la
remise.
5)
L’intention coupable.
Les circonstances aggravantes :
-
Circonstances aggravantes personnelle : la récidive.
-
Circonstances aggravantes réelles :
·
Article 549 : l’acte
est commis :
Ø
Soit par Adel,
séquestre ; curateur, administrateur judiciaire agissant dans l’exercice
ou à l’occasion de leurs fonctions.
Ø
Soit par un salarié ou
préposé au préjudice de son employeur ou commettant.
·
Article 550 :l’acte
est commis par une personne faisant appel au public afin d’obtenir, soit pour
son propre compte , soit comme directeur ,administrateur ou agent d’une société
ou d’une entreprise commerciale ou industrielle, la remise de fonds ou valeurs
à titre de dépôt, de mandat ou de nantissement.
Qualification : l’abus
de confiance peut être un délit correctionnel ou de police selon la sanction.
Tentative : la
tentative de l’abus de confiance n’est pas punissable.
Pénalités :
·
L’abus de confiance est
puni d’un emprisonnement de 6 mois à 3 ans et d’une amende de 120 à 2000
dirhams.
·
Si le préjudice subi est de
faible valeur l’emprisonnement est d’un mois à 2 ans et l’amende de 120 à 250
dirhams.
·
En cas de circonstances
aggravantes prévues par l’article 549 l’emprisonnement sera d’un à 5 ans et
l’amende de 120 à 5000 dirhams.
·
En cas de circonstances
aggravantes prévues par l’article 550 l’emprisonnement sera d’un à 6 ans et le
maximum de l’amende à 100.000 dirhams.
Circonstances atténuantes : elles sont laissées à l’appréciation du juge.
Immunités : les
immunités du vol s’appliquent à l’abus de confiance.
4)LE RECEL
Source légale : article 571 à 573 du code pénal
Définition : le
Recel est le fait par toute personne de détenir sciemment une chose provenant
d’un crime ou d’un délit.
Eléments constitutifs :
1)
Détention d’une chose.
2)
La chose doit provenir d’un
crime ou d’un délit.
3)
L’intention coupable.
Les circonstances aggravantes :
-
Circonstances aggravantes personnelle : la récidive.
-
Circonstances aggravantes réelles : Néant.
Qualification :
le Recel est un délit correctionnel.
Tentative : elle
n’est pas punissable.
Pénalités :
·
Le Recel est puni d’un
emprisonnement d’un à 5 ans et d’une amende de 120 à 2000 dirhams (article 571
du Code Pénal).
·
Toutefois le receleur est
puni de la peine prescrite par la loi pour l’infraction à l’aide de laquelle
les choses ont été soustraites, détournées ou obtenues dans tous les cas où
cette peine est inférieure à la peine prévue normalement pour le recel (article
571 du Code Pénal).
·
Cependant dans le cas où la
peine applicable aux auteurs de l’infraction à l’aide de laquelle les choses
ont été soustraites, détournées ou obtenues, est une peine criminelle, les
receleurs encourent la même peine s’ils sont convaincus d’avoir eu, au temps du
recel, connaissance des circonstances auxquelles la loi attache cette peine
criminelle.
Toutefois la peine de mort est remplacée, pour le receleur, par la
réclusion perpétuelle (article572 du Code Pénal).
·
En cas de condamnation à
une peine délictueuse, le coupable de recel, peut, en outre être frappé pour 5
ans au moins et 10 ans au plus de l’interdiction d’un ou plusieurs des droits mentionnées
à l’article 40 du Code Pénal.
Circonstances atténuantes : elles sont laissées à l’appréciation du juge.
Immunités : les
immunités du vol s’appliquent au recel
Recels spéciaux :
·
Le recel de cadavre
(article 272 du Code Pénal).
·
Le recel de malfaiteur
(article 297 du Code Pénal).
·
Le recel d’enfant (article
470 du Code Pénal).
·
Le recel de déserteur
(article 151 du code de justice militaire).
Les
infractions contre les personnes :
1)L’HOMICIDE
L’homicide : désigne le
fait de donner la mort à un être humain de façon :
-
Intentionnelle
(volontaire) : l’acte est appelé meurtre, s’il y ‘a eu
préméditation, il s’agit d’un assassinat.
-
Non-intentionnelle
(involontaire) : par maladresse, inattention ou imprudence, il
s’agit d’un homicide involontaire.
2)L’INFANTICIDE
L’infanticide : qui tue un enfant nouveau-né.
: Meurtre ou assassinat d’un nouveau-né dont la naissance n’est pas
déclarée.
Le parricide : meurtre
du père ou de la mère (légitime, naturel ou adoptif), ou de tout autre
ascendant légitime.