PRINCIPAUX CONCEPTS EN PSYCHANALYSE DU CRIME
PRINCIPAUX CONCEPTS EN PSYCHANALYSE DU CRIME
« Nous descendons d’une série infiniment longue
de génération qui, comme nous-mêmes, avait la passion du meurtre dans le
sang » Freud (1915)
« La tendance à la violence est une disposition
pulsionnelle originaire, autonome de l’être humain, c’est le danger principal
pour la civilisation et même pour l’espèce » Freud (1930)
LES ELEMENTS-CLE DE L’INCONSCIENT
Tout d’abord rappelons que la vie psychique doit être
abordée dans son aspect dynamique par l’étude des conflits
inconscients et le sens à donner aux actes criminels.
Pour cela, il convient de définir les forces en présence,
en particulier Thanatos (la pulsion de mort) en lutte contre Eros (la
pulsion de vie).
Dans sa première topique, Freud avait défini trois instances
psychiques : Inconscient (représentations refoulées), Préconscient (accès
aux souvenirs anciens) Conscient (sensations, perceptions). Deux principes
s’opposent :
Principe de plaisir : satisfaction directe (processus
primaire)
Principe de réalité : satisfaction élaborée (processus
secondaires)
Dans sa deuxième topique, Freud définit trois autres
instances psychiques : ça (monde des pulsions donc Eros et Thanatos), moi
(monde des défenses), surmoi (monde de la loi et idéal du moi)
Les conflits intrapsychiques se situent entre les trois
instances de la personnalité
- le ça, réservoir des pulsions, ses contenus sont
inconscients soit innés, acquis ou refoulés;
- le moi, qui tente de gérer les conflits internes
tout en tenant compte de la réalité ;
- le surmoi, intériorisation des exigences et
interdits parentaux acquis par l’éducation, la conscience morale, la formation
d’idéaux, il est l’héritier du complexe d’Œdipe par renonciation à l’inceste.
LE DEREGLEMENT PULSIONNEL
Pour la majorité des experts criminologues, le crime est la
conséquence d’un dérèglement pulsionnel ou d’un conflit plus ou moins
inconscient entre le ça et le surmoi
-Une pulsion a sa source dans une excitation
corporelle (les zones érogènes)
par exemple dans la zone orale (la bouche, les lèvres) la
zone anale (l’anus) la zone génitale
(une excitation sexuelle intense) mais aussi urétro-génitale ou encore
le mamelon, la peau…
- Son but est de supprimer l’état de tension
créé par cette excitation plus ou moins intolérable par un passage à l’acte
(voir, toucher, violer, sodomiser, dominer, tuer…)
- C’est dans l’objet ou grâce à lui que la pulsion
peut atteindre son but. L’objet de la satisfaction peut être moralement et
socialement acceptable ou répréhensible par exemple en se servant d’enfants,
par action sur autrui.
Le soulagement ou la suppression de la tension interne
par la baisse de l’excitation apporte la satisfaction plus ou moins durable
d’où parfois la nécessité de recommencer
La pulsion non satisfaite engendre la frustration.
Certains individus sont particulièrement intolérants à la frustration et plus
sujets que d’autres au passage à l’acte.
En 1920, Freud avait introduit le couple Eros-Thanatos
à partir du constat d’une compulsion de répétition qui va au-delà
de la recherche du plaisir et amène le sujet à reproduire inconsciemment les
mêmes comportements même si ceux là lui portent préjudice dans sa vie
personnelle et sociale.
Par exemple, un violeur qui a accompli ses quinze années de
détention peut reproduire un viol du même genre dans les trois mois qui suivent
sa sortie de prison.
Le pédophile récidiviste connaît les risques de sanction
mais ne peut s’empêcher de reproduire les mêmes agressions sexuelles sur
enfants.
Dès lors, la pulsion de mort Thanatos devient fondamentale
et s’oppose à Eros, la pulsion de vie. L’intrication des deux pulsions
de libido (Eros) et de destruction (Thanatos) explique le sado-masochisme,
sadisme lorsqu’il est tourné vers un objet extérieur et le masochisme
lorsqu’il fait retour sur la personne.
La multiplicité des pulsions renvoie à la multiplicité des
zones érogènes (la bouche, l’anus,
l’œil, la peau…) et les satisfactions obtenues par ces zones érogènes se
nomment des pulsions partielles (fellations, sodomie, voyeurisme, exhibitionnisme,
fétichisme, masturbation…)
On peut observer le jeu des pulsions partielles chez
l’enfant dans des activités parcellaires (voir, toucher, s’exhiber, plaisir de
la bouche, de l’anus, masturbation) ce qui a fait dire à Freud que l’enfant
était en ce sens « un pervers polymorphe ».
Ce qui est génétiquement normal chez l’enfant doit évoluer
chez l’adulte vers une organisation génitale et les pulsions partielles ne sont
plus que des préliminaires à l’acte sexuel accompli (baisers, caresses, jeux sexuels)
La réalité psychique
s’appuie sur l’expérience corporelle d’où pulsion orale, pulsion anale qui fonctionnent d’abord
indépendamment puis tendent à s’unir ;
Chaque stade de développement apporte des modes de
satisfaction pulsionnelle, des types de solution aux contraintes vécues par
l’enfant, des progrès dans l’autonomie, des modèles de relations entre soi et
les autres :
A) Le stade oral est dominé par la dyade
mère-enfant. Le plaisir pulsionnel et la résolution des tensions sont centrés
sur l’oralité. Le vécu de l’enfant n’est pas unifié : succession de
sensations dont il ne maîtrise ni l’origine, ni le rythme, ni la
représentation.
Le prototype de la représentation est l’hallucination du
sein. L’enfant est entièrement dépendant de son environnement maternel même
s’il est actif dans cette dépendance et peut commencer à s’opposer de façon
rudimentaire (refus de s’alimenter, cris, maladies psychosomatiques, troubles
du sommeil).
La relation d’amour à la mère sera marquée par les
significations : manger, être mangé, l’objet est dans un rapport étroit
avec celui de l’alimentation, le but est l’incorporation mais aussi les
fantasmes d’être dévoré ou détruit par la mère.
Le jeune enfant est vulnérable à toute excitation excessive
(la mère ou son substitut doit jouer un rôle de pare-excitation). L’angoisse
est l’anéantissement, le morcellement.
Le psychanalyste Abraham a proposé de subdiviser ce stade en
fonction de deux activités différentes : succion (stade oral précoce) et
morsure avec fantasme de dévoration et de destruction de l’objet (stade sadique
oral).
Freud a montré que l’activité de suçotement prend une valeur
exemplaire puisque la pulsion sexuelle qui se satisfait d’abord par
étayage sur une fonction vitale, acquiert une autonomie et se satisfait de
façon auto-érotique. Le désir et la satisfaction sont à jamais marqués par
cette première expérience.
La psychanalyste
Mélanie Klein a défini la position paranoïde comme une modalité
des relations d’objets spécifique des quatre premiers mois de l’existence qu’on peut retrouver
ultérieurement chez l’adulte, notamment dans
les états paranoïaques et schizophréniques.
Les pulsions agressives coexistent d’emblée avec les
pulsions libidinales et sont particulièrement fortes : l’objet est partiel
et clivé en deux, le « bon » et le « mauvais » objet.
Les processus psychiques prévalents sont l’introjection
et la projection ; l’angoisse est intense et de nature persécutive
(crainte de destruction par le « mauvais » objet). Le moi très peu
intégré n’a qu’une capacité limitée à supporter l’angoisse. Il utilise comme
mode de défense le clivage, l’idéalisation, le déni qui vise à refuser toute
réalité à l’objet persécuteur et le contrôle omnipotent de l’objet total.
Mélanie Klein a défini la position dépressive faisant
suite à la position paranoïde et surmontée au cours de la première année bien
qu’elle puisse être retrouvée dans le cours de l’enfance et réactivée chez
l’adulte, notamment dans le deuil et les états dépressifs.
L’angoisse dite dépressive porte sur le danger fantasmatique
de détruire et de perdre la mère du fait du sadisme du sujet. Cette angoisse
est combattue par divers modes de défenses (réparation , inhibition de
l’agressivité, défenses maniaques)
L’amour et la haine se sont beaucoup rapprochés, ainsi que
« bonne « et « mauvaise » mère et s’unissent dans la visée
du même objet instaurant l’ambivalence.
Les angoisses sont celles de la perte et de l’abandon
D’après J.Lacan, le stade du miroir est la phase de
constitution de l’être humain et se situe entre les six et dix-huit premiers
mois. L’enfant, encore dans un état d’impuissance et d’incoordination motrices,
anticipe imaginairement l’appréhension et la maîtrise de son unité corporelle
en percevant sa propre image dans un miroir. Le stade du miroir constituerait
la matrice et l’ébauche de ce que sera le moi.
B) Le stade anal
qu’on peut situer approximativement entre deux et quatre ans est
caractérisé par une organisation de la libido sous le primat de la zone anale.
La relation d’objet est imprégnée de significations liées à la fonction de
défécation (expulsion-rétention) et à la valeur symbolique des fèces. On y voit
s’affirmer le sado-masochisme (domination- soumission et maîtrise de
l’objet)
En 1924, Abraham a proposé de différencier deux phases au
sein du stade anal en distinguant deux types de comportement opposés par
rapport à l’objet. Dans la première phase, l’érotisme anal est lié à
l’évacuation, la pulsion sadique à la destruction de l’objet. Dans la seconde
phase, l’érotisme anal est lié à la rétention et la pulsion sadique au contrôle
possessif.
Pour Abraham, le passage d’une phase à l’autre constitue un
progrès décisif vers l’amour d’objet.
Au stade anal, des valeurs symboliques de don et de refus
s’attachent à l’activité de la défécation. Freud a mis en évidence,
l’équivalence symbolique fèces = cadeau = argent.
C) Le stade phallique venant après les stades
oral et anal est caractérisé par la découverte de la différence des sexes.
Il correspond au point culminant et au déclin du complexe d’Œdipe.
Le complexe de castration y est prévalent.
Chez les pervers, dans la perversion pédophile, ce
sont ces pulsions partielles qui restent très actives et bloquent la
satisfaction sexuelle à ce stade infantile au mépris d’une sexualité adulte
génitalisé (accouplement sexuel).
Le pervers est resté sexuellement bloqué à ce stade des
pulsions partielles ou a régressé à ce niveau en raison d’échec de l’acte
génital (peur de la femme, problème
d’érection, culpabilité, inhibition…)
On peut donc considérer deux aspects de la pédophilie selon
que le pédophile est resté fixé à un stade infantile soit qu’il y ait régressé
(voir schéma)
Freud considère que la perversion doit être définie par
rapport à l’acte sexuel « normal » visant à obtenir l’orgasme par
pénétration génitale, avec une personne de sexe opposé.
On dit qu’il y a perversion quand l’orgasme est obtenu avec
d’autres objets sexuels (homosexualité, pédophilie, zoophilie) ou par d’autres
zones corporelles ( coït anal par exemple) ou quand l’orgasme est subordonné de
façon impérieuse à certaines conditions
extrinsèques (fétichisme, transvestisme, voyeurisme, exhibitionnisme,
sado-masochisme). Celles-ci peuvent même à elles seules apporter le plaisir
sexuel.
D’une façon plus englobante, on désigne comme perversion
l’ensemble du comportement psychosexuel qui va de pair avec de telles atypies
dans l’obtention du plaisir sexuel.
LE TRANSFERT
Les premières relations affectives de l’enfant sont
habituellement très intenses (père, mère, fratrie, famille). Elles sont
marquées par un ensemble de désirs inconscients d’amour et de haine.
En particulier à l’époque dite oedipienne (5 ou 6
ans), l’enfant s’accroche amoureusement
au parent de sexe opposé (le garçon pour sa mère et la fille pour son père)
avec des sentiments d’opposition et de rivalité pour le parent du même sexe (le
garçon pour le père et la fille pour la mère). Ce moment fondateur de la
personnalité s’appelle l’Oedipe.
Ces relations
affectives et ces désirs inconscients infantiles serviront de prototype pour toutes les futures relations de l’adulte,
c’est ce qui se reproduira dans le transfert.
Le transfert est un processus de répétition des prototypes
infantiles vécus avec un sentiment d’actualité marqué.
Ainsi on considère que dans la vie de couple, le
conjoint est inconsciemment choisi en
référence positive ou négative par rapport au père ou à la mère.
Le mécanisme transférentiel est fréquemment évoqué
pour expliquer certains actes criminels
Par exemple, un jeune homme abandonné par sa mère et élevé
par une grand-mère détestée s’attaquait à toutes les vieilles dames qu’il
rencontrait, transférant sur elles les sentiments haineux qu’il avait eu pour
sa grand-mère.
IMITATION OU IDENTIFICATION
Cependant, il arrive que par imitation ou identification,
les criminels agissent sans lien sexuel direct ou sans affectivité sur leurs
victimes c’est le cas des phénomènes de bandes, des viols en groupe (les
tournantes), les lynchages, les tortures en collectivité.
Un mécanisme particulièrement observé par le psychanalyste-
criminologue Ferenczi (neurologue et psychanalyste hongrois de la première
génération freudienne 1873- 1933) montre qu’une victime peut à certain moment
prendre le parti de son bourreau , c’est ce qu’on appelle l’identification à
l’agresseur ( syndrome de Stockholm)
Ce qui explique que dans plus de 50% des cas, un enfant battu ou victime de
sévices sexuels a de grand risque de devenir, à son tour, un adulte maltraitant
ou un adulte abuseur.
Dans ce cas, la victime a introjecté le désir de son
bourreau. L’introjection est un fantasme qui permet de faire
passer « du dehors » au « dedans » de soi les qualités ou
les défauts d’autrui et les considérer ensuite comme les siens propres.
C’est souvent dans l’après coup que les actes
criminels prennent tout leur sens. Il s’agit de rechercher les traces
mnésiques, les souvenirs, les fantasmes qui sont à l’origine d’un agir actuel
apparemment sans lien avec la situation présente.
Par exemple, un homme tue une prostituée qui le sollicite
car la trace d’un traumatisme de séduction
sexuelle subi par lui, quand il était adolescent, lui devient
insupportable.
LE RÔLE DES INSTANCES DE PERSONNALITE
Comment la personnalité qui est le lieu de toutes les images
d’identification de soi depuis l’enfance (d’où une mosaïque d’images de soi
et une illusion sur soi même) parvient elle à garder quelque cohérence et à
gérer les conflits pulsionnels qui l’agitent continuellement.
C’est le Moi qui se charge de cette tâche bien qu’il
soit lui-même agi par des forces difficiles à maîtriser et provenant des
pulsions du ça ainsi que des impératifs du surmoi qui l’opprime avec des
sentiments de culpabilité:
1- le moi représente ce qu’on peut nommer la raison
et le bon sens ;
les crimes du moi ont
des mobiles utilitaires (racket, vols, brigandages, chantage, attaques à
main armée, extorsion de fonds…)
2- le moi essaie d’optimiser le rapport principe
de plaisir contre principe de réalité
(évaluation du risque encouru, conséquences familiales,
professionnelles, opprobre sociale) ;
3- le moi peut participer à la censure des actes aidé
par le surmoi (rôle parental d’éducation, intériorisation des interdits,
sentiment de culpabilité) ;
4- le moi peut
transformer la libido sexuelle en idéalisation (investissement
altruiste, social, idéologique) et
surtout en sublimation (investissement intellectuel, philosophique ou
religieux) ;
5- le moi est capable de construire des moyens de
protection pour maintenir son intégrité, son équilibre face aux excitations
internes, sa constance biopsychologique, se prémunir contre les affects
déplaisants et surtout pour neutraliser l’angoisse, véritable poison du
moi.
C’est ce qu’on appelle les mécanismes de défense du moi.
LES MECANISMES DE DEFENSE
Face à toutes ces tâches, le moi reste fragile et doit se
défendre pour maintenir son autonomie.
Contre quoi le moi doit il se défendre ?
- Il se trouve aux prises avec les pulsions du ça qui
tentent de pénétrer dans le conscient pour se satisfaire.
- Il est confronté aux affects liés aux pulsions tels que la
jalousie, l’envie, la désirance, l’amour, la douleur, le deuil qui l’assaillent
et tentent de le déstabiliser.
- Il peut être déstabilisé par des représentations morbides
ou des fantasmes
C’est au moyen de mécanismes de défenses (certains
conscients d’autres inconscients) que le moi peut maintenir sa stabilité et sa
relation avec le monde extérieur.
Ils sont très nombreux et très variés, certains très souples
d’autres plus invalidants ;
Concernant la criminalité les plus utilisés sont :
- le déni ou refus de reconnaître la réalité
d’une perception traumatique, reconnaître un meurtre, une agression
sexuelle ; La première perception
traumatisante chez l’enfant est l’absence de pénis chez la femme (angoisse
de castration)
- le clivage qui
est une défense contre l’angoisse. L’objet visé à la fois par les pulsions
érotiques et destructrices est scindé en un « bon objet » et
un « mauvais objet »
La personne ne peut percevoir un objet dans sa totalité. Il
est soit tout bon, soit tout mauvais
Exemple concernant la société rejetée en bloc chez certains
car toute mauvaise.
.
- la projection, opération par laquelle le sujet
expulse de soi et localise dans l’autre des sentiments, des désirs, qu’il
méconnaît ou refuse en lui.
Celui qui déteste ou hait attribue inconsciemment à autrui ses propres sentiments :
Je le hais, devient
il me hait.
- le refoulement ou mise à l’écart, de façon
inconsciente, des pulsions (pensées, images, souvenirs) qui se voient refuser
par répression l’accès à la conscience.
Par exemple refoulement d’une pensée de haine vis-à-vis d’un
parent.
Mais ce qui est refoulé reste très actif dans l’inconscient
et revient dans le réel sous forme de symptômes, de rêves ou d’actes manqués.
C’est le retour du refoulé
Ce sont les rêves répétitifs, les somatisations, les
symptômes hystériques (toux, paralysies)
- la régression utilisé par le sujet confronté à des
frustrations intolérables et qui fait retour pour s’en protéger à des stades
archaïques pour y retrouver une satisfaction fantasmatique.
C’est l’exemple d’un homme dans la maturité de l’âge,
angoissé par la peur de perdre son emploi qui se réfugie dans la collection de
petites voitures et ne va plus travailler.
C’est la personne déprimée qui ne quitte plus son lit ;
- les formations réactionnelles qui sont des
attitudes de sens opposé à un désir refoulé et se sont constituées en réaction
à celui-ci.
Par exemple, des attitudes de désordre, de saleté, de
gaspillage, de grivoiserie se transforment en leur contraire donnant des
individus ordonnés, scrupuleux, obsédés de propreté, de méticulosité, de
rangement, d’avarice, de pudeur.
La transformation en son contraire a apaisé les reproches
d’un surmoi tyrannique.
- l’identification à l’agresseur. Ce mécanisme
désigne le fait qu’un sujet confronté à un danger extérieur, s’identifie à son
agresseur ( imitation physique et morale, justification de l’agression) dans le
but de décharger sa tension nerveuse excessive, tenter de pactiser avec
l’ennemi, attirer sa bienveillance.
L’APPROCHE LACANIENNE
Pour Lacan ( médecin psychanalyste français 1901- 1981), il
convient pour chaque acte, en particulier les actes criminels, de considérer le
triple point de vue : symbolique, imaginaire et réel.
Le passage à l’acte signe l’échec de la symbolisation.
Lacan nomme « kakon » le sentiment d’effroi qui
s’empare de certains sujets, confrontés au non-symbolisable (l’inimaginable,
l’indicible, l’irreprésentable, l’innommable) qui réalisent des passages à
l’acte criminel.
C’est ce « trou » dans la psyché qui signe l’agir
psychotique.
Lacan distingue le père réel (le papa), le père
imaginaire (image paternelle sévère ou laxiste) et le père symbolique
appelé « Nom du père » qui interdit l’accès incestueux à la mère dans
sa fonction symbolique de castration, édicte les interdits et est porteur de la
Loi.
Ce père symbolique est un repère indispensable pour marquer
les limites et les interdits du désir humain ;
.Son absence est la forclusion (abolition,
déchéance), défaut fondamental qui produit la psychose reconnaissable dans la
chaîne parlée du psychotique, sans limite et sans vectorisation (néologismes,
stéréotypie, craquées verbales)
Le point d’attache entre le signifiant et le signifié ayant
lâché, il se produit des émergences automatiques hallucinatoires, des
délires et des hallucinations pouvant
mener à des actes criminels.
La psychose est donc un processus morbide qui se développe
au lieu et place d’une symbolisation non réalisée. C’est un agir brut, non
médiatisé.
La fonction paternelle est donc très importante dans
la genèse du crime.
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