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lundi 24 septembre 2018

PRINCIPAUX CONCEPTS EN PSYCHANALYSE DU CRIME pdf

  droitenfrancais       lundi 24 septembre 2018


PRINCIPAUX CONCEPTS EN PSYCHANALYSE DU CRIME






PRINCIPAUX CONCEPTS EN PSYCHANALYSE DU CRIME

« Nous descendons d’une série infiniment longue de génération qui, comme nous-mêmes, avait la passion du meurtre dans le sang » Freud (1915)

« La tendance à la violence est une disposition pulsionnelle originaire, autonome de l’être humain, c’est le danger principal pour la civilisation et même pour l’espèce » Freud (1930)


LES ELEMENTS-CLE DE L’INCONSCIENT

Tout d’abord rappelons que la vie psychique doit être abordée dans son aspect dynamique par l’étude des conflits inconscients et le sens à donner aux actes criminels.
Pour cela, il convient de définir les forces en présence, en particulier Thanatos (la pulsion de mort) en lutte contre Eros (la pulsion de vie).

Dans sa première topique, Freud avait défini trois instances psychiques : Inconscient (représentations refoulées), Préconscient (accès aux souvenirs anciens) Conscient (sensations, perceptions). Deux principes s’opposent :
Principe de plaisir : satisfaction directe (processus primaire)
Principe de réalité : satisfaction élaborée (processus secondaires)

Dans sa deuxième topique, Freud définit trois autres instances psychiques : ça (monde des pulsions donc Eros et Thanatos), moi (monde des défenses), surmoi (monde de la loi et idéal du moi)






Les conflits intrapsychiques se situent entre les trois instances de la personnalité
- le ça, réservoir des pulsions, ses contenus sont inconscients soit innés, acquis ou refoulés;
- le moi, qui tente de gérer les conflits internes tout en tenant compte de la réalité ;
- le surmoi, intériorisation des exigences et interdits parentaux acquis par l’éducation, la conscience morale, la formation d’idéaux, il est l’héritier du complexe d’Œdipe par renonciation à l’inceste.


LE DEREGLEMENT PULSIONNEL

Pour la majorité des experts criminologues, le crime est la conséquence d’un dérèglement pulsionnel ou d’un conflit plus ou moins inconscient entre le ça et le surmoi

-Une pulsion a sa source dans une excitation corporelle (les zones érogènes)
par exemple dans la zone orale (la bouche, les lèvres) la zone anale (l’anus) la zone génitale  (une excitation sexuelle intense) mais aussi urétro-génitale ou encore le mamelon, la peau…

- Son but est de supprimer l’état de tension créé par cette excitation plus ou moins intolérable par un passage à l’acte (voir, toucher, violer, sodomiser, dominer, tuer…)

- C’est dans l’objet ou grâce à lui que la pulsion peut atteindre son but. L’objet de la satisfaction peut être moralement et socialement acceptable ou répréhensible par exemple en se servant d’enfants, par action sur autrui.

Le soulagement ou la suppression de la tension interne par la baisse de l’excitation apporte la satisfaction plus ou moins durable d’où parfois la nécessité de recommencer
La pulsion non satisfaite engendre la frustration. Certains individus sont particulièrement intolérants à la frustration et plus sujets que d’autres au passage à l’acte.

En 1920, Freud avait introduit le couple Eros-Thanatos à partir du constat d’une compulsion de répétition qui va au-delà de la recherche du plaisir et amène le sujet à reproduire inconsciemment les mêmes comportements même si ceux là lui portent préjudice dans sa vie personnelle et sociale.

Par exemple, un violeur qui a accompli ses quinze années de détention peut reproduire un viol du même genre dans les trois mois qui suivent sa sortie de prison.
Le pédophile récidiviste connaît les risques de sanction mais ne peut s’empêcher de reproduire les mêmes agressions sexuelles sur enfants.

Dès lors, la pulsion de mort Thanatos devient fondamentale et s’oppose à Eros, la pulsion de vie. L’intrication des deux pulsions de libido (Eros) et de destruction (Thanatos) explique le sado-masochisme, sadisme lorsqu’il est tourné vers un objet extérieur et le masochisme lorsqu’il fait retour sur la personne.

La multiplicité des pulsions renvoie à la multiplicité des zones érogènes  (la bouche, l’anus, l’œil, la peau…) et les satisfactions obtenues par ces zones érogènes se nomment des pulsions partielles (fellations, sodomie, voyeurisme, exhibitionnisme, fétichisme, masturbation…)

On peut observer le jeu des pulsions partielles chez l’enfant dans des activités parcellaires (voir, toucher, s’exhiber, plaisir de la bouche, de l’anus, masturbation) ce qui a fait dire à Freud que l’enfant était en ce sens « un pervers polymorphe ».

Ce qui est génétiquement normal chez l’enfant doit évoluer chez l’adulte vers une organisation génitale et les pulsions partielles ne sont plus que des préliminaires à l’acte sexuel accompli (baisers, caresses, jeux sexuels)

 La réalité psychique s’appuie sur l’expérience corporelle d’où pulsion orale,  pulsion anale qui fonctionnent d’abord indépendamment puis tendent à s’unir ;
Chaque stade de développement apporte des modes de satisfaction pulsionnelle, des types de solution aux contraintes vécues par l’enfant, des progrès dans l’autonomie, des modèles de relations entre soi et les autres :






A) Le stade oral est dominé par la dyade mère-enfant. Le plaisir pulsionnel et la résolution des tensions sont centrés sur l’oralité. Le vécu de l’enfant n’est pas unifié : succession de sensations dont il ne maîtrise ni l’origine, ni le rythme, ni la représentation.
Le prototype de la représentation est l’hallucination du sein. L’enfant est entièrement dépendant de son environnement maternel même s’il est actif dans cette dépendance et peut commencer à s’opposer de façon rudimentaire (refus de s’alimenter, cris, maladies psychosomatiques, troubles du sommeil).
La relation d’amour à la mère sera marquée par les significations : manger, être mangé, l’objet est dans un rapport étroit avec celui de l’alimentation, le but est l’incorporation mais aussi les fantasmes d’être dévoré ou détruit par la mère.
Le jeune enfant est vulnérable à toute excitation excessive (la mère ou son substitut doit jouer un rôle de pare-excitation). L’angoisse est l’anéantissement, le morcellement.
Le psychanalyste Abraham a proposé de subdiviser ce stade en fonction de deux activités différentes : succion (stade oral précoce) et morsure avec fantasme de dévoration et de destruction de l’objet (stade sadique oral).

Freud a montré que l’activité de suçotement prend une valeur exemplaire puisque la pulsion sexuelle qui se satisfait d’abord par étayage sur une fonction vitale, acquiert une autonomie et se satisfait de façon auto-érotique. Le désir et la satisfaction sont à jamais marqués par cette première expérience. 
La psychanalyste  Mélanie Klein a défini la position paranoïde comme une modalité des relations d’objets spécifique des quatre premiers mois  de l’existence qu’on peut retrouver ultérieurement  chez l’adulte, notamment dans les états paranoïaques et schizophréniques.
Les pulsions agressives coexistent d’emblée avec les pulsions libidinales et sont particulièrement fortes : l’objet est partiel et clivé en deux, le « bon » et le « mauvais » objet.
Les processus psychiques prévalents sont l’introjection et la projection ; l’angoisse est intense et de nature persécutive (crainte de destruction par le « mauvais » objet). Le moi très peu intégré n’a qu’une capacité limitée à supporter l’angoisse. Il utilise comme mode de défense le clivage, l’idéalisation, le déni qui vise à refuser toute réalité à l’objet persécuteur et le contrôle omnipotent de l’objet total.

Mélanie Klein a défini la position dépressive faisant suite à la position paranoïde et surmontée au cours de la première année bien qu’elle puisse être retrouvée dans le cours de l’enfance et réactivée chez l’adulte, notamment dans le deuil et les états dépressifs.
L’angoisse dite dépressive porte sur le danger fantasmatique de détruire et de perdre la mère du fait du sadisme du sujet. Cette angoisse est combattue par divers modes de défenses (réparation , inhibition de l’agressivité, défenses maniaques)
L’amour et la haine se sont beaucoup rapprochés, ainsi que « bonne «  et « mauvaise » mère et s’unissent dans la visée du même objet instaurant l’ambivalence.
Les angoisses sont celles de la perte et de l’abandon

D’après J.Lacan, le stade du miroir est la phase de constitution de l’être humain et se situe entre les six et dix-huit premiers mois. L’enfant, encore dans un état d’impuissance et d’incoordination motrices, anticipe imaginairement l’appréhension et la maîtrise de son unité corporelle en percevant sa propre image dans un miroir. Le stade du miroir constituerait la matrice et l’ébauche de ce que sera le moi.

B) Le stade anal  qu’on peut situer approximativement entre deux et quatre ans est caractérisé par une organisation de la libido sous le primat de la zone anale. La relation d’objet est imprégnée de significations liées à la fonction de défécation (expulsion-rétention) et à la valeur symbolique des fèces. On y voit s’affirmer le sado-masochisme (domination- soumission et maîtrise de l’objet)
En 1924, Abraham a proposé de différencier deux phases au sein du stade anal en distinguant deux types de comportement opposés par rapport à l’objet. Dans la première phase, l’érotisme anal est lié à l’évacuation, la pulsion sadique à la destruction de l’objet. Dans la seconde phase, l’érotisme anal est lié à la rétention et la pulsion sadique au contrôle possessif.
Pour Abraham, le passage d’une phase à l’autre constitue un progrès décisif vers l’amour d’objet.
Au stade anal, des valeurs symboliques de don et de refus s’attachent à l’activité de la défécation. Freud a mis en évidence, l’équivalence symbolique fèces = cadeau = argent.

C) Le stade phallique venant après les stades oral et anal est caractérisé par la découverte de la différence des sexes. Il correspond au point culminant et au déclin du complexe d’Œdipe.
Le complexe de castration y est prévalent.
Chez les pervers, dans la perversion pédophile, ce sont ces pulsions partielles qui restent très actives et bloquent la satisfaction sexuelle à ce stade infantile au mépris d’une sexualité adulte génitalisé (accouplement  sexuel).

Le pervers est resté sexuellement bloqué à ce stade des pulsions partielles ou a régressé à ce niveau en raison d’échec de l’acte génital  (peur de la femme, problème d’érection, culpabilité, inhibition…)

On peut donc considérer deux aspects de la pédophilie selon que le pédophile est resté fixé à un stade infantile soit qu’il y ait régressé (voir schéma)



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Freud considère que la perversion doit être définie par rapport à l’acte sexuel « normal » visant à obtenir l’orgasme par pénétration génitale, avec une personne de sexe opposé.
On dit qu’il y a perversion quand l’orgasme est obtenu avec d’autres objets sexuels (homosexualité, pédophilie, zoophilie) ou par d’autres zones corporelles ( coït anal par exemple) ou quand l’orgasme est subordonné de façon impérieuse  à certaines conditions extrinsèques (fétichisme, transvestisme, voyeurisme, exhibitionnisme, sado-masochisme). Celles-ci peuvent même à elles seules apporter le plaisir sexuel.
D’une façon plus englobante, on désigne comme perversion l’ensemble du comportement psychosexuel qui va de pair avec de telles atypies dans l’obtention du plaisir sexuel.







LE  TRANSFERT

Les premières relations affectives de l’enfant sont habituellement très intenses (père, mère, fratrie, famille). Elles sont marquées par un ensemble de désirs inconscients d’amour et de haine.
En particulier à l’époque dite oedipienne (5 ou 6 ans),  l’enfant s’accroche amoureusement au parent de sexe opposé (le garçon pour sa mère et la fille pour son père) avec des sentiments d’opposition et de rivalité pour le parent du même sexe (le garçon pour le père et la fille pour la mère). Ce moment fondateur de la personnalité s’appelle l’Oedipe.

Ces  relations affectives et ces désirs inconscients infantiles serviront de  prototype  pour toutes les futures relations de l’adulte, c’est ce qui se reproduira dans le transfert.
Le transfert est un processus de répétition des prototypes infantiles vécus avec un sentiment d’actualité marqué.
Ainsi on considère que dans la vie de couple, le conjoint  est inconsciemment choisi en référence positive ou négative par rapport au père ou à la mère.

Le mécanisme transférentiel est fréquemment évoqué pour expliquer certains actes criminels
Par exemple, un jeune homme abandonné par sa mère et élevé par une grand-mère détestée s’attaquait à toutes les vieilles dames qu’il rencontrait, transférant sur elles les sentiments haineux qu’il avait eu pour sa grand-mère.




IMITATION OU IDENTIFICATION

Cependant, il arrive que par imitation ou identification, les criminels agissent sans lien sexuel direct ou sans affectivité sur leurs victimes c’est le cas des phénomènes de bandes, des viols en groupe (les tournantes), les lynchages, les tortures en collectivité.

Un mécanisme particulièrement observé par le psychanalyste- criminologue Ferenczi (neurologue et psychanalyste hongrois de la première génération freudienne 1873- 1933) montre qu’une victime peut à certain moment prendre le parti de son bourreau , c’est ce qu’on appelle l’identification à l’agresseur ( syndrome de Stockholm)

Ce qui explique que dans plus de 50%  des cas, un enfant battu ou victime de sévices sexuels a de grand risque de devenir, à son tour, un adulte maltraitant ou un adulte abuseur.
Dans ce cas, la victime a introjecté le désir de son bourreau. L’introjection est un fantasme qui permet de faire passer « du dehors » au « dedans » de soi les qualités ou les défauts d’autrui et les considérer ensuite comme les siens propres.

C’est souvent dans l’après coup que les actes criminels prennent tout leur sens. Il s’agit de rechercher les traces mnésiques, les souvenirs, les fantasmes qui sont à l’origine d’un agir actuel apparemment sans lien avec la situation présente.

Par exemple, un homme tue une prostituée qui le sollicite car la trace d’un traumatisme de séduction  sexuelle subi par lui, quand il était adolescent, lui devient insupportable.

LE RÔLE DES INSTANCES DE PERSONNALITE

Comment la personnalité qui est le lieu de toutes les images d’identification de soi depuis l’enfance (d’où une mosaïque d’images de soi et une illusion sur soi même) parvient elle à garder quelque cohérence et à gérer les conflits pulsionnels qui l’agitent continuellement.

C’est le Moi qui se charge de cette tâche bien qu’il soit lui-même agi par des forces difficiles à maîtriser et provenant des pulsions du ça ainsi que des impératifs du surmoi qui l’opprime avec des sentiments de culpabilité:

1- le moi représente ce qu’on peut nommer la raison et le bon sens ;
 les crimes du moi ont des mobiles utilitaires (racket, vols, brigandages, chantage, attaques à main armée, extorsion de fonds…)

2- le moi essaie d’optimiser le rapport principe de plaisir contre principe de réalité
(évaluation du risque encouru, conséquences familiales, professionnelles, opprobre sociale) ;

3- le moi peut participer à la censure des actes aidé par le surmoi (rôle parental d’éducation, intériorisation des interdits, sentiment de culpabilité) ;

4- le moi  peut transformer la libido sexuelle en idéalisation (investissement altruiste, social, idéologique)  et surtout en sublimation (investissement intellectuel, philosophique ou religieux) ;

5- le moi est capable de construire des moyens de protection pour maintenir son intégrité, son équilibre face aux excitations internes, sa constance biopsychologique, se prémunir contre les affects déplaisants et surtout pour neutraliser l’angoisse, véritable poison du moi.
C’est ce qu’on appelle les mécanismes de défense du moi.

LES MECANISMES DE DEFENSE

Face à toutes ces tâches, le moi reste fragile et doit se défendre pour maintenir son autonomie.
Contre quoi le moi doit il se défendre ?
- Il se trouve aux prises avec les pulsions du ça qui tentent de pénétrer dans le conscient pour se satisfaire.
- Il est confronté aux affects liés aux pulsions tels que la jalousie, l’envie, la désirance, l’amour, la douleur, le deuil qui l’assaillent et tentent de le déstabiliser.
- Il peut être déstabilisé par des représentations morbides ou des fantasmes

C’est au moyen de mécanismes de défenses (certains conscients d’autres inconscients) que le moi peut maintenir sa stabilité et sa relation avec le monde extérieur.
Ils sont très nombreux et très variés, certains très souples d’autres plus invalidants ;
Concernant la criminalité les plus utilisés sont :

- le déni  ou refus de reconnaître la réalité d’une perception traumatique, reconnaître un meurtre, une agression sexuelle ; La première  perception traumatisante chez l’enfant est l’absence de pénis chez la femme (angoisse de castration)

 - le clivage qui est une défense contre l’angoisse. L’objet visé à la fois par les pulsions érotiques et destructrices est scindé en un « bon objet » et un « mauvais objet »
La personne ne peut percevoir un objet dans sa totalité. Il est soit tout bon, soit tout mauvais
Exemple concernant la société rejetée en bloc chez certains car toute mauvaise.
.
- la projection, opération par laquelle le sujet expulse de soi et localise dans l’autre des sentiments, des désirs, qu’il méconnaît ou refuse en lui.
Celui qui déteste ou hait attribue inconsciemment  à autrui ses propres sentiments :
 Je le hais, devient il me hait.

- le refoulement ou mise à l’écart, de façon inconsciente, des pulsions (pensées, images, souvenirs) qui se voient refuser par répression  l’accès à la conscience.
Par exemple refoulement d’une pensée de haine vis-à-vis d’un parent.
Mais ce qui est refoulé reste très actif dans l’inconscient et revient dans le réel sous forme de symptômes, de rêves ou d’actes manqués. C’est le retour du refoulé
Ce sont les rêves répétitifs, les somatisations, les symptômes hystériques (toux, paralysies)

- la régression utilisé par le sujet confronté à des frustrations intolérables et qui fait retour pour s’en protéger à des stades archaïques pour y retrouver une satisfaction fantasmatique.
C’est l’exemple d’un homme dans la maturité de l’âge, angoissé par la peur de perdre son emploi qui se réfugie dans la collection de petites voitures et ne va plus travailler.
C’est la personne déprimée qui ne quitte plus son lit ;

- les formations réactionnelles qui sont des attitudes de sens opposé à un désir refoulé et se sont constituées en réaction à celui-ci.
Par exemple, des attitudes de désordre, de saleté, de gaspillage, de grivoiserie se transforment en leur contraire donnant des individus ordonnés, scrupuleux, obsédés de propreté, de méticulosité, de rangement, d’avarice, de pudeur.
La transformation en son contraire a apaisé les reproches d’un surmoi tyrannique.

- l’identification à l’agresseur. Ce mécanisme désigne le fait qu’un sujet confronté à un danger extérieur, s’identifie à son agresseur ( imitation physique et morale, justification de l’agression) dans le but de décharger sa tension nerveuse excessive, tenter de pactiser avec l’ennemi, attirer sa bienveillance.

L’APPROCHE LACANIENNE

Pour Lacan ( médecin psychanalyste français 1901- 1981), il convient pour chaque acte, en particulier les actes criminels, de considérer le triple point de vue : symbolique, imaginaire et réel.
Le passage à l’acte signe l’échec de la symbolisation.

Lacan nomme « kakon » le sentiment d’effroi qui s’empare de certains sujets, confrontés au non-symbolisable (l’inimaginable, l’indicible, l’irreprésentable, l’innommable) qui réalisent des passages à l’acte criminel.
C’est ce « trou » dans la psyché qui signe l’agir psychotique.

Lacan distingue le père réel (le papa), le père imaginaire (image paternelle sévère ou laxiste) et le père symbolique appelé « Nom du père » qui interdit l’accès incestueux à la mère dans sa fonction symbolique de castration, édicte les interdits et est porteur de la Loi.

Ce père symbolique est un repère indispensable pour marquer les limites et les interdits du désir humain ;
.Son absence est la forclusion (abolition, déchéance), défaut fondamental qui produit la psychose reconnaissable dans la chaîne parlée du psychotique, sans limite et sans vectorisation (néologismes, stéréotypie, craquées verbales)

Le point d’attache entre le signifiant et le signifié ayant lâché, il se produit des émergences automatiques hallucinatoires, des délires et des hallucinations  pouvant mener à des actes criminels.

La psychose est donc un processus morbide qui se développe au lieu et place d’une symbolisation non réalisée. C’est un agir brut, non médiatisé.

La fonction paternelle est donc très importante dans la genèse du crime.




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