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lundi 16 juillet 2018

Cours Droit en français : Semester 1 Introduction à la science politique

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Cours Droit en français : Semester 1 Introduction à la science politique





Introduction à la science politique

ABOUNAI Aicha



INTRODUCTION

1- QU’EST-CE QUE LA SCIENCE POLITIQUE ?

A- Qu'est-ce que la politique*?

- Les origines du mot politique remontent à l’antiquité
- La notion de politique n’a cessé depuis lors, de se développer pour devenir objet d’étude de la science politique.
- L’utilisation du terme peut désigner des champs et des types d’activités extrêmement variés:
1. La politique et le politique*:
Comme adjectif, politique renvoie principalement à une activité particulière d'individus (élus, représentants) ou d'institutions (partis, groupes, أ‰tats). 
Le politique, évoque le monde des essences 
Le politique «qualifie un certain arrangement ordonné, des données matérielles d'une collectivité et des éléments spirituels qui constituent sa culture», déclare G. Burdeau 
Définition du politique par Max weber
Le mot politique au masculin, peut-être défini en s'inspirant de l'analyse webérienne, comme un « champ social dominé par des conflits d'intérêts régulés par un pouvoir lui-même monopolisateur de la coercition légitime » (Braud, 1996).
La politique 
le mot féminin (la politique) renvoie à un ensemble d'activités et à un espace spécifique de compétition pour la conquête et l'exercice du pouvoir : la vie politique. 
Max Weber : la politique est «« l'ensemble des efforts que l'on fait en vue de participer au pouvoir ou d'influer sur la répartition du pouvoir, soit entre les Etats, soit entre les divers groupes à l'intérieur d'un même Etat.

le politique est considéré comme l'objet de réflexion des philosophes,
La politique se situe à un degré très inférieur. C'est le lieu des combats pas toujours loyaux, des conflits, des divisions. 
Le politique se situe au-dessus de la mêlée ; la politique est l'immersion dans les préoccupations concrètes, actuelles. 

Il ne peut y avoir dissociation entre le politique et la politique. Il existe, au contraire, un constant va-et-vient entre ces deux notions. 

La politique ou le politique : il s’agit d’une différence d'accent dans l’interprétation.
Le mot politique en langue anglaise
La langue anglaise permet de faire la différence entre deux sens du mot politique «politics» et «policy »
Policy : la gestion exercée dans un domaine déterminé par un organe. Ex: la politique industrielle, la politique sociale, etc. 
Politics : la lutte pour la conquête du pouvoir, spécialement dans le cadre de lEtat. 
Etat et Politique 
La politique est la principale caractéristique de lEtat.
Les actions de l’Etat ont souvent un caractère politique : actions de politique extérieure ou de politique intérieure.
Mais peut-on réduire le politique à l’Etat?
La limitation de la notion de politique à I’ Etat présente au moins deux avantages :

la précision 
la simplicité. 
Mais cette réduction du politique à l'Etat soulève au moins deux critiques*: 
En quoi l’Etat se distingue des autres structures, ou groupements organisés?
L'أ‰tat est, sans doute, l'une des structures les plus perfectionnées, mais il n'est pas la seule.

Une autre critique, tient au renforcement de l'Etat auquel conduit cette conception.
l'Etat est fort et n’a pas besoin de doctrines qui vont renforcer encore son rôle et marginaliser les autres groupements.
D'autres refusent cette assimilation par refus de l'institutionnalisme auquel conduit cette conception
Pouvoir et politique*
Beaucoup d'auteurs contemporains estiment que la notion de politique se résume dans le pouvoir.
G. Burdeau déclare « le caractère politique est celui qui s'attache à tout fait, acte ou situation en tant qu'ils traduisent l'existence dans un groupe humain de relations d'autorité et d'obéissance établies en vue d'une fin commune» (Traité de science politique). 

R.A. Dahl, politologue américain, écrit de son côté : « un système politique est une trame persistante de rapports humains qui implique une mesure significative de pouvoir, de domination ou d'autorité ». 
Mais l'assimilation du politique au pouvoir pose quelques problèmes. 

réduire, en fait, la politique, à la lutte pour le pouvoir. 
Machiavel, écrivain politique du XVème siècle représente bien cette conception qui ne voit dans la politique qu'une lutte pour le pouvoir
Mais les rapports politiques ne peuvent être réduits à une lutte pour le pouvoir, bien d'autres éléments peuvent intervenir.


Dans tout groupe humain - en partant du plus réduit et cependant le plus complexe, la famille, se manifeste un phénomène de pouvoir. 
les rapports entre les membres du groupe (par exemple la famille) sont aussi commandés par d'autres éléments que le pouvoir, notamment les sentiments.

C'est pourquoi certains auteurs, sans abandonner l'idée de pouvoir, la combinent avec d'autres pour nuancer ce point de vue. 
Au final on peut dire que la notion de politique est complexe qu’on ne peut réduire ou confondre avec l’Etat ou le pouvoir. 
B- Qu'est-ce que la science politique*?


1)**le vocable ‘’science’’

Emile Durkheim a été le fondateur de l’introduction de la science des éléments naturels dans l’étude des phénomènes sociaux. « Il faut considérer les faits sociaux comme des choses ; il faut considérer les phénomènes sociaux en eux-mêmes, détachés des sujets conscients qui se les représentent. » 



Pour Durkheim, les faits sociaux sont des objets de science au même titre que les faits naturels. Ils peuvent donc être mesurés et testés.
Dans sa célèbre Etude sur le Suicide de 1895, Durkheim utilise des statistiques pour établir un lien de cause à effet entre le nombre de suicides et les catégories sociales.

Il démontre par exemple que les célibataires se suicident plus que les personnes mariées
Il établit ainsi le lien entre deux variables : d’une part le suicide, d’autre part l’identité des groupes sociaux.
C’est ainsi que Durkheim a contribué à la recherche scientifique sociale à travers les instruments modernes que sont les statistiques, les sondages d’opinion, les enquêtes

L’approche de Durkheim repose sur l’analyse selon laquelle l’individu n’est lui-même que dépendant du milieu dans lequel il vit. 


2)** *Le vocable politique

Pour résumer ce qu’on a vu auparavant sur cette notion on peut dire que le terme politique revêt trois acceptions : 
l’adjectif désigne une activité particulière d’individus, des élus en particulier. 
Le mot au féminin : la politique : désigne un champ de compétition pour la conquête et l’exercice du pouvoir.


Au masculin, le mot politique désigne le champ social dominé par des conflits d’intérêts régulé par un pouvoir qui a le monopole de la coercition.

3) La science politique*: 

C’est une discipline relativement récente, dont certains datent l'émergence (du moins en ce qui concerne la science politique moderne), au XVIe * siècle avec Nicolas Machiavel 
(séparation de la morale et de la politique). Machiavel, Le prince, (1532)

Toutefois, la constitution contemporaine de la science politique a accompagné le développement des autres sciences sociales (milieu du 19° siècle - milieu du 20° siècle).
Elle se nourit au départ de la philosophie politique, comme réflexion fondamentale sur l'ordre et le désordre du monde.
Elle puisera en deuxième lieu des savoirs pratiques utiles aux gouvernements. 


Comme les sciences de gouvernement, science diplomatique, science administrative puis administration publique.
Le développement des sciences sociales à la fin du 19° siècle va aboutir à deux écoles.


L’école anglo-saxonne où les études politiques s'émancipent de la philosophie et de l'histoire pour se rapprocher de la sociologie.
Elle leur permet la constitution d'une science sociale du politique qu'on appelle la science politique (au singulier). 

En France comme dans d'autres pays d'Europe, on s’intéresse au renforcement de la formation des gouvernants, hommes politiques et fonctionnaires, et des savoirs pratiques dont ils ont besoin. 
C'est avec ce projet qu'est créée à Paris, en 1871, l'Ecole Libre des Sciences Politiques (au pluriel : ce sont des savoirs pratiques), école d'où est directement issu l'IEP de Paris. 

La Faculté de Droit de Paris imite bientôt cette école privée qui la concurrence dans la formation des hauts fonctionnaires. 
Ce sont donc les Facultés de Droit qui, en France, développent les études politiques
Plus axés sur la formation professionnelle en complément du droit qui les éloigne dans un premier temps des sciences de la société.

La naissance de la science politique est liée au développement des régimes démocratiques 
et surtout à l’apparition de nouveaux droits (notamment liberté, liberté d’expression) qui autorisent une réflexion critique et distanciée sur l’activité politique. 

l’apparition des partis politiques à la suite de la mise en place du suffrage universel contribue à alimenter une demande d’analyse politique 
via des groupes de réflexion qui contribuent à développer une réflexion sur l’activité politique

Que recouvre la science politique?

Selon Philippe Braud : 
la théorie politique, la sociologie politique, la science administrative, les relations internationales
D'autres y ajoutent les études stratégiques. 
Maurice Duverger, estime que la science politique n'est constituée que par la sociologie politique.


Pourtant, les contours de l’objet même de la science politique soulèvent encore le débat. 
En quoi les phénomènes dits politiques se distinguent-ils des autres phénomènes sociaux ? 
Quels sont les types de phénomènes que l’on désigne par la notion de politique ?

les phénomènes politiques concernent l’organisation des sociétés. 
La science politique s'intéresse donc à la question du gouvernement. 
Comment les sociétés humaines se gouvernent?
Comment les institutions politiques fonctionnent-elles?


La différence entre la science politique et quelques disciplines voisines 

A- Droit Constitutionnel: 

Elles partagent quelques objets d’étude : 
Par exemple : le régime politique 
Il intéresse la science politique en tant que système politique et 
il intéresse le Droit par la Constitution en elle-même. 

Le terrain de la science politique est plus vaste que celui du Droit Constitutionnel 
Parce qu’il inclut, outre le Droit, les mécanismes, les croyances, les idéologies et les valeurs
Autre exemple : le Droit de vote et le mode de scrutin concernent le Droit Constitutionnel 
la science politique s’y intéresse également 

Mais elle va en plus étudier les motivations des électeurs,
Pour quelles raisons telle catégorie vote en faveur de tel parti….
le droit constitutionnel ne peut se passer des méthodes de la science politique. 
Comme l’a dit Boris Mirkine-Guetzévitch, juriste et un professeur de droit russe :



La science politique est, par excellence, celle des peuples libres. 

B- La sociologie : 

Les deux disciplines ont une même nature, ce sont des sciences de phénomènes sociologiques

Mais la sociologie est bien plus vaste.
Il y a deux positions quant à la relation de la science politique et la sociologie: 
1-la science politique n’est qu’une science sociale comme les autres. 
Il s’agit du point de vue du marxisme et des doctrines qui en sont issues :

pour Marx, les faits politiques ne sont ni particuliers ni autonomes, ils sont réduit à égalité d’autres phénomènes sociaux, déterminés par des infrastructures économiques, qui déterminent la nature du pouvoir et du gouvernement. 
Une autre thèse affirme la spécificité du politique. 



les faits politiques sont des faits sociaux mais des faits sociaux particuliers
Ils ne concernent que les phénomènes liés à l’exercice d’un pouvoir politique 


C- L’histoire :

l'utilité de la dimension historique pour l'explication politique. 
les éléments du passé laissent encore une trace sur le comportement présent
la théorie peut être améliorée et assouplie par l'expérience historique

Ainsi, l’histoire politique par exemple, a pour objet la « structure d'autorité » dans le passé
Mais les limites de l’histoire et de la science politique sont difficiles à établir 
Essentiellement parce que les historiens tendent à se rapprocher du présent 




Et que la science politique se sert dans l’histoire de toutes les illustrations, de ces conceptions des théories 
et l’histoire se sert de la science politique pour composer les diverses formes des phénomènes qu’elle rencontre. 
L’objet de la science politique
- Comment un fait devient politique ?
Un fait social n’est pas forcément un problème public.
Il peut devenir un problème public dès lors qu'il est considéré comme problématique par une partie de la société. 
Le problème public ne devient politique qu’à partir du moment où sa solution nécessite une intervention des autorités publiques. 

Donc, tout problème social est susceptible a priori de devenir un problème politique 
de donner lieu à une action publique.
pourquoi un problème plutôt qu’un autre est sélectionné par les autorités publiques?
Plusieurs éléments expliquent le choix des pouvoirs publics :


La mobilisation collective 
La médiatisation
La politisation 

Pour résumer :
Il pourrait y avoir des dizaines de réponses à la question qu’est-ce que la politique
La politique est au cœur des problèmes qui touchent la vie générale du monde contemporain

1- Définition classique

«Ce qui a trait au gouvernement et aux affaires de la cité [polis] »


2- Sens péjoratif

Des actions qui visent la réalisation de projets égoïstes pour un intérêt privé : c’est «*la politique politicienne*».

3- Un ensemble de solutions cohérentes apportées à un problème dans un domaine donné politiques de la ville, de la famille, de l’éducation…

Ces définitions signifient aussi qu'un phénomène n'est pas toujours en soi politique.
Si les partis, les élections appartiennent par exemple à la « catégorie » des phénomènes politiques
le chômage a longtemps été seulement un problème économique avant de connaître des implications politiques. 


1ère PARTIE*: L’EXERCICE DE LA POLITIQUE

I- LA DOMINATION POLITIQUE


La « domination » dans son concept le plus général, constitue un des éléments les plus importants de l’action en communauté.
La promotion d’un dialecte au rang de langue officielle dans le cadre de l’exercice d’une domination politique a très souvent contribué d’une façon décisive au développement de grandes communautés unifiées de langue écrite. 

la domination qui est mise en œuvre à l’«école » a un effet durable sur la nature et sur la prééminence de la langue scolaire officielle. 
la domination est un cas particulier de la puissance. 


La domination, au sens très général de puissance, c’est-à-dire de la possibilité d’imposer sa volonté propre au comportement d’autres personnes, peut apparaître sous les formes les plus variées. 
il existe deux types de domination qui sont en opposition :

D’une part la domination en vertu d’une multitude d’intérêts (en particulier, en vertu d’une situation de monopole)
Elle repose surtout sur l’influence sur l’action formellement « libre » des dominés qui poursuivent uniquement leurs propres intérêts 

d’autre part la domination en vertu d’une «autorité» (pouvoir de commandement et devoir d’obéissance). 
La seconde repose sur l’appel à un devoir d’obéissance entendu dans l’absolu, indépendamment de toute motivation et de tout intérêt.


Max Weber pense aussi que les formes de dominations se sont transformés en fonction de l'évolution des groupes de domination politique.
Pour lui, historiquement, il y a eu une succession de trois modèles, trois formes de dominations
Ces trois formes de domination se succèdent dans le temps mais peuvent se superposer:


La domination traditionnelle: 

Elle est liée au respect de la coutume. Lorsqu’elle s'enracine et se perpétue dans le temps
Dans cette forme de domination, les liens entre le prince et ses sujets ne sont pas codifiés par des lois ou par des règlements
C'est la tradition qui borne l'action du souverain et l'action de toutes les autorités. 
Dans le système traditionnel, la structure de l'Etat est particulière. 

Elle est marquée par une confusion entre la personne, la structure de commandement centrale (le prince) et sa proche garde.
L’évolution de ce type de domination fait apparaître un appareil administratif et crée un dualisme entre une forme traditionnelle (le prince) et une forme plus rationalisée (Etat major administratif particulier). 

La domination charismatique: 

Ce type de domination est fondé sur la soumission personnelle et direct à un chef, un personnage, investit d'un charisme
C'est-à-dire qu'il est perçu par les individus comme doué d'un force ou d'un caractère surnaturel
Il n'y a pas de coutumes ni de règles auxquelles peut s'adosser le système

Elle s’appuie sur des qualités propres au chef, souvent inexplicable car irrationnelle.


La domination légale-rationnelle
C’est la forme moderne et actuelle de la domination, celle de l'état contemporain. 
La légitimité du pouvoir dans le cadre de cette forme de domination, est la référence à une norme rationnelle, abstraite et impersonnelle.
La norme légale-rationnelle est donc le critère fondamental de cette forme de domination. 


Le cadre légal selon Max Weber est : « un droit établi rationnellement et composé de règles abstraites, impersonnelles, logiquement agencées, auquel obéit le détenteur légal du pouvoir lorsqu'il ordonne et le membre du groupe auquel s'applique l'ordre légal. » 

Max Weber démontre que contrairement au système traditionnel, dans le modèle de la domination légale-rationnelle, le titulaire de la charge ne peut s'approprier ses fonctions. 
Pour Weber, l’ existence et la permanence de ce système , sont subordonnés à la réalisation d'un objectif qui lui est extérieur (enseignement, santé, ...).
Les 3 modèles peuvent cohabiter. 

Quels sont les liens entre pouvoir et domination?

Il faut envisager la com*plémentarité entre le caractère rela*tionnel du pouvoir et la notion struc*turelle de domination.
la domina*tion, en tant que structure formelle, est fondée sur la capacité de com*mander et à circonscrire en consé*quence son champ d’exercice

la domination déterminerait les règles qui comman*deraient les relations de pouvoir. 
La domination est essentiellement statique et statut quo de privilèges alors que le pouvoir est au contraire tout à fait mouvant, impersonnel, fluide, relationnel et réversible
Mais tout pouvoir est une domination en puissance dans la mesure où il a un potentiel d'instaurer des états de faits dominants 

1- La notion de pouvoir*:

Selon Alain LEROUX:
« La notion de pouvoir est l'une des plus confuses qui soit. Rarement approfondie, souvent utilisée, elle suggère, plus qu'elle ne définit. Impressionne plus qu'elle n'informe… 
Victime de sa force de persuasion, la notion de pouvoir peut actuellement tout dire. Elle ne dit donc pas grand chose. »



Hannah ARENDT surenchérit : « Il me parait assez triste de constater qu’à son stade actuel, la terminologie de notre science politique est incapable de faire nettement la distinction entre divers mots clefs tels que «pouvoir », «puissance », « force », «autorité» et finalement « violence », dont chacun se réfère à des phénomènes distincts et différents».

Puissance et pouvoir.
D’une langue à une autre la signification de pouvoir peut donner lieu à des interprétations variées
En français le même mot est à la fois verbe (je peux, tu peux, nous pouvons…) et substantif Pouvoir.
Le verbe oriente vers la notion de capacité, possibilité, permission… alors que le pouvoir est dans la plupart des cas synonyme de puissance. 

Dans le vocabulaire scientifique, la puissance est un débit d’énergie, une dérivée de cette grandeur (quantité d’énergie acquise ou perdue par seconde), qu’on ne saurait nommer pouvoir.
Contrairement en Arabe comme en anglais ou le substantif سلطة Power est différent du verbe أقدر (Can). 

2- La fonction répressive du pouvoir

Les sociétés disposent d'un organe propre de décision que l'on appelle le pouvoir politique.
si l'on se demande pourquoi cet organe existe, on peut penser qu'il a pour fonction même de réprimer.

A- Les conditions de la répression.

Tout pouvoir impose des règles, quand peut-on parler de répression?

On peut en distinguer deux cas :
Quelqu'un enfreint la règle, la loi, imposée par le pouvoir. 
donc il y a une violence première qui ne vient pas du pouvoir lui-même mais des individus ou des groupes sur qui s'exerce ce pouvoir. 
Le pouvoir, va réagir en sanctionnant, en punissant celui qui a enfreint la loi.






La répression, c'est exactement cette sanction, cette punition qui frappe celui qui a violé la loi. 
Il ne faut pas confondre l'oppression et la répression. 
Un pouvoir oppressif est un pouvoir qui rend esclave ses sujets, qui leur fait violence même si ceux-ci sont obéissants. 

Un pouvoir oppressif exerce une violence première envers ceux sur qui il s'exerce. L'oppression concerne tous les sujets. 
La répression, au contraire, ne concerne que ceux qui désobéissent. Elle est une violence seconde réagissant à une violence première.

B- La nature répressive du pouvoir.

Le rôle du pouvoir est-il la répression? 
Mais si l’homme se donne des règles, c’est aussi lui qui les transgresse.
La transgression est donc une donnée humaine liée à l’interdiction


Hobbes estime que le pouvoir est répressif pour permettre la sécurité de tous
Le rôle du pouvoir serait donc de punir la transgression
La thèse de Hobbes suppose de se référer à un état de nature où les hommes sont naturellement violents. Ce qui ne fait pas l’unanimité. 

Thomas Hobbes est un des premiers philosophes à introduire l'idée d'un état de nature. 
L'état de nature représente ce que serait l'homme en l'absence de tout pouvoir politique et par conséquent de toute loi.
Cet état de nature n'a, bien sûr, jamais existé mais c’est une hypothèse philosophique féconde

C’est une construction de l'esprit qui vise à comprendre par différence ce que nous apporte l'existence sociale.
la construction théorique qu'est l'état de nature n'est jamais innocente et implique la défense d'une certaine conception du droit.
Pour Hobbes, l'état de nature est un état de guerre de chacun contre chacun



l'homme y est un loup pour l'homme et, par conséquent, à cet état tout est préférable.
Ce qui justifie tous les sacrifices, pour mettre fin à la guerre, même s'il faut, pour cela, renoncer à la liberté. 
L’état de nature étant un état de guerres continues, 
L'homme comprend que pour subsister il n'y a pas d'autre solution que de sortir de l'état de nature. 

C'est là qu'intervient la théorie du contrat, qui va permettre de passer de la nature à la société, de la guerre à la paix, c'est un contrat passé entre les sujets et un souverain.
Le contrat chez Hobbes n'est pas un contrat collectif : c'est successivement que chaque individu, un à un, donne pouvoir au chef (le modèle ici est le modèle féodal où chaque vassal faisait allégeance à son suzerain).

Le souverain est à la fois auteur et acteur de la loi, il est totalement libre. 
Contrairement aux membres de la société qui renoncent à leur liberté contre la garantie de la paix et la sécurité 
Il s'agit, bien entendu, d'une justification de l'absolutisme.

John Locke 

Contrairement à Hobbes, Locke considère que l’état de nature est un état de parfaite liberté.
Mais la liberté a des bornes, la liberté naturelle s’entend comme soumission à des lois, qui sont bien entendu, les lois naturelles.
C’est ensuite un état d’égalité. Nous sommes doués des mêmes facultés.

Les gens sont libres et indépendants les uns par rapport aux autres, car il n’y a entre eux aucune supériorité ou dépendance naturelle.
nous sommes tous, dans cet état, tenus de nous soumettre et d’obéir aux enseignements de la loi naturelle, qui n’est autre que la raison. 
les hommes ont voulu avoir un supérieur commun sur la terre, afin de ne pas perpétuer l’état de guerre.


L’homme a créé la société politique, quand il a établi des juges et souverains sur la terre, qui ont autorité pour terminer les différends, et punir toutes les injures qui peuvent être faites à quelqu’un des membres de la société. 
Son objectif étant de remédier aux inconvénients de l’état de nature, qui naissent de la liberté où chacun est juge dans sa propre cause

contrairement à Hobbes, l’état de nature est un état de paix, de bienveillance, d’assistance, et de conservation mutuelle. Alors que l’état de guerre est un état d’inimitié, de malice, de violence, et de mutuelle destruction.

Jean Jacques Rousseau

Selon Rousseau, l'état de nature est plaisant pour les hommes qui vivent libres et en harmonie
ils profitent de l'abondance en ressources pour se nourrir, loger etc.
Pour Rousseau, le passage à un Etat social, n'est ni la conséquence d'une nécessité puisque les hommes n'ont aucunes craintes à l'Etat de Nature ni une volonté des hommes 


Mais que ce sont les circonstances historiques (sécheresse, séisme...), naturelles qui ont progressivement amené les hommes à s'unir et à se regrouper en village. 
Il n'y a pas de danger venant directement de l'homme, mais de l'extérieur. Le contrat social est donc motivé non pas par un manque de sécurité, mais par un manque de stabilité extérieure. 

Pour Rousseau, l’état de nature n’est pas un état de guerre de tous contre tous, mais état d’abondance, d’indépendance et d’innocence. l'homme est naturellement bon
A l’état de nature, les hommes sont libres, égaux et bons. Rousseau se distingue par sa conception de l’homme naturel de Hobbes qui considère l’homme méchant et plein de vices.


L’état de nature se caractérise donc par la liberté, commune à tous les hommes ; même si la nature limite la liberté, étant la même pour tous, elle est considérée comme totale. 
L’état de guerre s’est instauré après l’avènement de la propriété qui elle-même a conduit à une inégale répartition des richesses 


le pouvoir n'est pas dans les mains d'un seul homme mais relève d'une tâche commune à tous. 
Le contrat social chez Rousseau est donc la perte des libertés naturelles (état de nature) pour voir advenir une souveraineté populaire


Selon lui, l'homme à l'état de nature est bon, mais dès lors que les hommes se regroupent en habitat proches, les vices apparaissent avec le droit de propriété 
Dès lors, le "Contrat Social" doit prévoir un pouvoir et l'établissement d'un droit politique qui puisse permettre à l'égalité et la liberté de régner ensemble dans la société. 


le Contrat Social expose le concept de souveraineté populaire : la souveraineté appartient à tous les hommes qui composent la société, et non à un monarque. 
Il s'oppose donc à un pouvoir monarchique absolutiste, ou seul un roi déciderait des questions concernant l'Etat.
Il considère que c'est le peuple qui doit user de sa souveraineté pour légiférer 

il est partisan d'une démocratie directe, et critique le modèle d'une démocratie représentative
Selon lui, la volonté générale ne se "représente pas", elle s'exprime directement
La soumission au souverain est toujours conditionnelle. Ce n’est pas une aliénation des droits naturels mais un simple dépôt.

La perception du pouvoir est donc différente chez ces trois philosophes.
Chez Hobbes, le souverain est titulaire du pouvoir qui est là pour garantir le respect du contrat social. 
Une fois établi, il incarne en lui-même toute la société : il n’y a pas place pour la société civile chez Hobbes. Le souverain édicte la loi, qui n’a cure ni du droit naturel ni de la jurisprudence.

Alors que pour Locke, la constitution d’une société civile ne doit pas pour autant priver les hommes de leurs droits naturels.
Le peuple délègue donc bien ses pouvoirs aux gouvernants, mais il conserve ses droits naturels.
La société civile n’est que le moyen pour l’homme de mieux assurer la protection de


ses droits naturels
Ainsi, au droit qui va être créé par la société civile vont venir s’ajouter les droits naturels, le droit positif n’étant qu’un moyen de protéger ces derniers.
Mais le pouvoir n’est pas donné aux gouvernants de façon irréversible. Lorsque le pouvoir en place ne respecte plus les droits naturels de l’individu, ces derniers peuvent en effet résister.



Alors que pour Rousseau, la liberté constitue l’essence même de l’Etat : l’obéissance des hommes à un pouvoir ne peut résulter que de leurs propres engagements
Ainsi, si nul n'a le droit d'aliéner au profit d'un autre sa liberté morale et civique, il est souhaitable que les hommes concluent entre eux un pacte, un contrat 

l'individu renonce à la liberté absolue qu’il possédait dans l’état de nature mais recouvre une liberté conventionnelle qui lui est préférable, car durable et fondée sur l’édiction et le respect d’intérêts généraux.
Le problème est alors de trouver une formule qui réalise l’union sans éliminer la liberté*
Chacun se donnant à tous ne se donne à personne en particulier et acquiert sur autrui le même droit qu’il cède sur lui.

Tel est le contrat de base, qui produit "un corps moral et collectif", dénommé le souverain, dont chaque membre a contracté*avec lui-même, puisqu’il fait partie de la collectivité avec laquelle il contracte.
la légitimité du pouvoir ne se justifie que dans la limitation de l’arbitraire au profit de la liberté de tous. Liberté et égalité garanties par l'Etat pour tous les gouvernés; telle est la solution à l'épineuse question du pouvoir.
C) Pouvoir et lutte des classes.
Marx et Engels remarquent que le pouvoir politique n'est pas un fait qui accompagne inévitablement tous les groupements d'hommes vivant en société. 
Le pouvoir politique est une institution et a donc, comme l'idéologie, des racines socio-économiques. 
S'il y a division entre gouvernants et gouvernés, c'est qu'il y a une société divisée au plan économique entre exploiteurs et
exploités.

Dès lors le rôle du pouvoir politique n'est pas tant de réprimer le crime (même s'il le fait aussi)
mais de réprimer tout ce qui mettrait en péril un certain ordre social et économique. 
l'Etat actuel, aurait pour but de maintenir le régime capitaliste et de réprimer tout ce qui menacerait ce système.

3- Pouvoir répressif et pouvoir non-répressif.

A) Le concept d'hégémonie.Certains penseurs marxistes, en développant l'analyse de l'Etat capitaliste, ont montré que le pouvoir utilisait d'autres instruments que la répression. 

Gramsci, par exemple, écrit :"En politique, l'erreur provient d'une compréhension inexacte de l'Etat dans son sens intégral : dictature + hégémonie. " 

Autrement dit, la bourgeoisie capitaliste exerce sa dictature non seulement au moyen de la répression à travers l'appareil policier, judiciaire etc., 
mais encore au moyen de son hégémonie (domination idéologique) par laquelle elle neutralise tout un ensemble de forces révolutionnaires. 
le pouvoir ne se contente pas de réprimer l'adversaire de classe par la force. 

Il cherche aussi à obtenir un consensus général par la persuasion. 
Ainsi le pouvoir n'est pas seulement répressif mais il est aussi hégémonique. 
Althusser va prolonger cette analyse en montrant que l'aspect répressif et l'aspect hégémonique relèvent d'appareils (de pouvoirs) distincts.


B) Appareils répressifs d'Etat et appareils idéologiques d'Etat.

Althusser estime que le pouvoir politique est répressif et il existe des appareils répressifs d'Etat. 
Cependant si le pouvoir n'utilisait que ce moyen pour se maintenir il ne resterait pas longtemps. 
il n'existe qu'un ARE (le pouvoir politique)
Mais il existe une multitude d'AIE





L'ARE appartient tout entier au domaine public
La plupart des AIE relèvent du domaine privé 
L'ARE fonctionne à la violence, les AIE fonctionnent à l'idéologie.
Peut-on alors dire qu’il y a des pouvoirs non répressifs ? 
Althusser nous dit que tout pouvoir est à la fois répressif et idéologique 

l'ARE fonctionne essentiellement à la répression tout en fonctionnant secondairement à l'idéologie
Les AIE, au contraire, fonctionnent principalement à l'idéologie et de façon secondaire à la répression.
L'idéologie est un moyen plus subtil (parce qu'inconscient) et donc plus efficace d'assurer le maintien en place du pouvoir.


Au-delà du pouvoir politique, on peut dire que la notion de pouvoir en général, est liée à l’existence de groupe d’individus, si petit soit-il. 

Les phénomènes de pouvoir se manifestent parce que certains vont commander et d’autres obéir.



Terme essentiel dans le vocabulaire des sciences sociales, le pouvoir est utilisé dans des problématiques particulières et à des niveaux différents. 
le juriste peut l’employer pour désigner l’une des fonctions de l’Etat (pouvoir législatif, exécutif, judiciaire)
dans la relation pouvoir/opposition, le pouvoir désigne seulement le gouvernement et sa majorité

En tout cas le pouvoir existe partout*: dans la famille, dans le travail, à l’école, dans les lieux de culte…etc., c’est ce qu’on appelle les micro-pouvoirs.
Ecôté de ces micros pouvoirs, il y a un pouvoir supérieur qui fixe les droits de ces différents groupes et possède les moyens de les faire respecter, c’est le pouvoir politique. 
Il est souverain et ne peut tolérer un pouvoir au-dessus de lui.

Il dispose du*«*monopole de la violence légitime*» (Max Weber), exercé par un appareil de coercition (police, gendarmerie, arsenal judiciaire…etc.). 
C’est lui qui octroie aux micro-pouvoirs une parcelle de pouvoir. 
Si les micro-pouvoirs énoncent des normes, le pouvoir politique énonce la loi.

Mais le pouvoir doit-il être envisagé en termes d’attribut ou plutôt en termes de relation*?
Dans la première perspective (attribut), le pouvoir est considéré comme une chose qu’on possède
Il s’apparente à la notion économique de capital et en ce sens, est susceptible d’être accumulé ou dilapidé


L’autre conception du pouvoir qui met l’accent sur le relationnel, permet d’attirer l’attention sur l’une des caractéristiques essentielles du pouvoir à savoir son extension en fonction des acteurs et du temps. 
Deuxième avantage de cette conception du pouvoir, c’est qu’elle permet d’étudier les processus des relations de pouvoir. 


François CHAZEL (1992)*: «*le pouvoir doit être envisagé à la fois dans ses formes manifestes en tant qu’exercice, et dans ses aspects latents, en tant que capacité*» (traité de sociologie, p.2001).

on peut distinguer certains éléments sur lesquels repose le pouvoir et qui donnent plusieurs catégories de pouvoir. 



Pouvoir d’injonction et pouvoir d’influence 
Le pouvoir d’injonction ne donne à l’assujetti que le «*choix*» entre obéir ou courir le risque d’une punition. L’injonction est donc assortie d’une sanction 
Le pouvoir d’influence par contre, laisse à la personne qui le subit, le choix entre adopter le comportement suggéré, et dans ce cas elle bénéficie d’une récompense (matérielle ou symbolique), 


ou bien ne pas adopter le comportement suggéré, et dans ce cas elle se prive tout au plus de la récompense mais ne subit aucune punition.
Le pouvoir d’influence n’utilise pas de moyens de coercition mais plutôt de persuasion.






II- La démocratie*:

Le mot "démocratie" est formé à partir de deux termes grecs : "démos" qui signifie "peuple", et "kratos" qui signifie "le pouvoir". 
ce mot signifie donc "le pouvoir du peuple"*
La démocratie peut être considérée, comme le pouvoir du plus grand nombre ou le gouvernement du peuple
on distingue la "démocratie directe" et la "démocratie indirecte" 


la définition la plus célèbre est celle du président Lincoln de 1863 : "La démocratie, c'est le pouvoir du Peuple, par le Peuple et pour le Peuple."
Notons aussi, que le mot démocratie recouvre deux significations*: 
c’est en premier lieu une valeur, un idéal
mais aussi un système politique concret, c'est-à-dire une forme de gouvernement


La démocratie, c'est le régime politique qui a fait l'objet des définitions les plus nombreuses. Plusieurs auteurs constatent l’impossibilité à la définir.
En réalité, il n'y a eu que deux types de démocraties depuis le XIXème et le XXème siècle, qui ne correspondent absolument pas au même modèle: 
la démocratie libérale et la démocratie socialiste ou populaire.



La démocratie libérale
A l’origine, le libéralisme n’avait rien de démocratique.
une opposition très forte entre la théorie démocratique fondée sur l'égalité, et la théorie libérale fondée sur la liberté
Le mot « libéralisme » dérive du mot «liberté». 
Le libéralisme est en effet une doctrine politique qui défend l’égalité et la liberté des

individus, mais qui met particulièrement l’accent sur l’idée de liberté.
Le libéralisme est une conception des rapports politiques selon laquelle les pouvoirs de l’Etat, de même que ceux de la société civile et des communautés (familles, églises, communautés ethniques et culturelles, etc.), doivent être limités, afin de protéger la liberté individuelle.


Le libéralisme vise à protéger l’individu contre : la tyrannie politique; la tyrannie sociale de la tradition et du conformisme.
Le libéralisme est un individualisme qui affirme la primauté de l’individu sur la société, la souveraineté de l’individu. Pour un libéral, la souveraineté de l’Etat, y compris de l’أ‰tat démocratique, est inadmissible.
L’Etat doit être au service des individus et doit les aider à définir librement leur mode de vie. 


Pour aider les individus à définir librement leur mode de vie, l’Etat leur reconnaît des droits individuels, qui garantissent à chacun une sphère privée à l’intérieur de laquelle il peut définir sa vie. 
un individu rationnel ne confierait pas un pouvoir illimité à une majorité de peur de se retrouver plus tard dans une minorité opprimée.


Pas d’Etat, ou moins d’أ‰tat, un marché libre, florissant et s’autorégulant. 
C’est la démocratie moderne qui va amener à l’avant-plan l’idée d’égalité entre tous les êtres humains. 
C’est surtout au XVIIIème siècle que les philosophes des lumières placèrent le concept de démocratie au centre de leur réflexion.

C’est ainsi que la théorie du régime libéral a évolué, sous l’influence de la dynamique égalitaire. 
L’instauration du suffrage universel a amplement élargit le principe égalitaire aboutissant au développement des «droits sociaux». 
Néanmoins, il est incontestable, même pour les théoriciens du libéralisme, que la dynamique égalitaire ne devrait pas, 

malgré son progrès, effacer les inégalités.
Le pluralisme des partis est essentiel. En effet, c'est leur rôle de définir des objectifs, d'élaborer des programmes d'action et de les proposer aux électeurs.
Cette démocratie libérale recouvre à la fois les libertés individuelles et celles des partis et groupements susceptibles d'éclairer ou d'influencer l'opinion.
La démocratie socialiste 
Appelée aussi démocratie populaire, elle est née en opposition avec la démocratie libérale
Pour les socialistes la démocratie libérale est une démocratie formelle
Elle donne au peuple des libertés et des droits précieux, mais non les moyens de les exercer.
Il s'agit d'une démocratie bourgeoise, assurant la domination des propriétaires de moyens de production. 

La démocratie est en effet une figure de l'Etat, et comme tout Etat, elle assure avant tout non le règne de la volonté générale mais la domination d'une classe sur une autre.
Par contre, la démocratie prolétarienne s'enracine, non pas dans des circonscriptions électorales, purement nominales, mais sur les lieux de travail ou d'activité sociale 

Le passage d’une société capitaliste de démocratie libérale «*formelle*» à une société socialiste à démocratie populaire se réalise par la force et donc par la révolution

La social-démocratie
C’est un courant né de la pensée socialiste mais qui va abandonner la théorie de dictature de prolétariat et croire à la possibilité de changement à travers les élections. 
Il sera considéré par les marxistes léninistes comme un courant traître de la cause du prolétariat et sévèrement critiqué.
Henri WEBER résume les principaux points de cette critique que nous reprenons ici

La démocratie bourgeoise n'est pas « formelle*» mais partielle. Elle ne doit pas être « détruite » mais élargie.
L'Etat est la conséquence, dans la sphère politique, du processus historique de division et de spécialisation du travail. 
Les conseils d'ouvriers, de paysans, de soldats, sont des organisations de lutte des masses populaires mais en aucun cas des organismes d'Etat. 


Du point de vue du fonctionnement démocratique, l'organisation conseilliste est d'ailleurs elle-même, techniquement et politiquement, insuffisante. 
L'enracinement des conseils sur les lieux de production développe le corporatisme, le localisme, les particularismes de toute nature, au détriment de la prise en compte de l'intérêt général. 

Révocables et renouvelables à tout moment, les députés sont des amateurs, incapables de légiférer efficacement et encore moins de contrôler les professionnels du pouvoir.
La volonté illusoire d'abolir tout obstacle au contrôle des travailleurs sur le pouvoir politique aboutit à l'abolition de tout moyen de contrôle sur le pouvoir, donc au pouvoir absolu.

La République parlementaire et les droits civils ne sont pas des conditions suffisantes de la démocratie politique, mais sans Parlement et droits civils, il n'y a pas de démocratie politique.
Entre démocratie politique et socialisme, il existe un rapport nécessaire, fonctionnel : c'est à la faveur d'une longue pratique de la démocratie que les salariés se forment à la gestion des entreprises et de l'Etat

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