Le droit offre de nombreux débouchés pour différents statuts : profession libérale, fonction publique, emploi salarié, charge d’officier ministériel… Zoom sur les carrières possibles.
Si la majorité des étudiants qui s’inscrivent en fac de droit ont en tête la magistrature ou le métier d’avocat, beaucoup feront en réalité carrière en entreprise, quand ils n’embrasseront pas une profession de notaire ou d’huissier de Justice (entre autres). Ce n’est pas tout: l’administration publique recrute, elle aussi, de nombreux diplômés en droit.
Avocat vs magistrat: les deux professions emblématiques du droit
Qu’il se destine à la magistrature ou au barreau, le candidat doit au minimum obtenir un master 1 (bac+4). Dans les faits, il lui sera toujours conseillé de s’inscrire en master 2 pour acquérir la maturité juridique nécessaire.
Après avoir échoué au concours d’entrée de l’Ecole Nationale de la Magistrature (ENM), Marie-Camille Eck intègre l’École du barreau. Quelques années plus tard, elle décide de monter son propre cabinet, sans regret: «Si la sécurité de l’emploi propre à la magistrature me rassurait, je réalise aujourd’hui que le statut libéral me correspond mieux, car j’aime pouvoir gérer mes dossiers comme je l’entends, sans avoir à rendre de comptes à une hiérarchie. En plus, j’aime par-dessus tout le challenge: quand on est avocat, peu importe qui a tort et qui a raison, le but est de gagner, du moins de défendre au mieux son client.»
Béatrice Fay, elle, est juge pour enfants. Compétent au civil lorsqu’un mineur est en danger, et au pénal pour juger les jeunes délinquants, ce magistrat du siège doit faire preuve de psychologie en toute circonstance: «Au-delà de la liberté dont je dispose dans l’organisation quotidienne de mon travail (je n’ai pas de supérieur hiérarchique, contrairement aux magistrats du Parquet), j’aime me sentir utile en aidant les familles en difficulté. À l’inverse, rien n’est plus douloureux que le sentiment d’impuissance qu’on éprouve face à des situations humaines tellement dégradées, qu’on sent que rien ne pourra les réparer.»
Notaire: un conseiller pour les projets familiaux, immobiliers, fiscaux…
Contrairement aux idées reçues, une charge notariale ne se transmet pas forcément de père en fils. Tout le monde peut y prétendre. Le travail d’un notaire consiste principalement à produire, au nom de l’État, des actes authentiques. Pour accéder à cette profession, il y a deux voies possibles: l’université, qui délivre des Masters professionnels de droit notarial et des diplômes supérieurs de notariat (DSN) ; et les centres régionaux de formation professionnelle notariale, qui proposent une formation d’un an. Ces derniers sélectionnent leurs étudiants sur examen. Une fois acquise la qualité de notaire, plusieurs possibilités s’offrent aux diplômés: acquérir leur propre étude, s’associer au sein d’une étude ou devenir notaire salarié.
Après un master 1 de droit privé, Coralie Leroux a été admise au Centre de formation professionnelle des notaires: «Le métier souffre d’une image poussiéreuse relativement répandue auprès du grand public. Pourtant, il nécessite une constante adaptation aux nouvelles réglementations, ainsi qu’une écoute extrêmement attentive, réaliste et pratique des clients, qu’il s’agit de conseiller au mieux de leurs intérêts, dans leurs projets familiaux, immobiliers, fiscaux, et pour ainsi dire intimes.»
Huissier: une profession en prise directe avec le quotidien du citoyen
L’huissier, quant à lui, signifie et procède à l’exécution des décisions des tribunaux. Il a aussi pour objectif de trouver l’accord des justiciables, dans le cadre notamment d’opérations de recouvrement de créances. La formation, ouverte aux titulaires d’un master 1 en droit, comprend un stage rémunéré de deux ans ainsi qu’un enseignement théorique délivré par le Département national de formation des stagiaires de la chambre des huissiers ou l’École nationale de procédure, suivi d’un examen relativement sélectif (environ 35% de réussite).
Après diverses expériences professionnelles, notamment au sein d’un cabinet d’avocats où elle rencontre quotidiennement des huissiers, Sophie Stevens décide de se lancer à son tour dans cette carrière: «Loin de son austérité légendaire, c’est un métier extrêmement varié et complet, qui place le justiciable au centre de toute action. Que l’on exerce dans les beaux quartiers, au fin fond de la Creuse ou dans une banlieue difficile, il s’agit de s’adapter et de trouver rapidement une solution concrète qui privilégie le dialogue et la diplomatie. Je dirai même que c’est un métier qui permet, à force de côtoyer des gens en difficulté, d’apprendre à mieux se connaître soi-même.»
Secteur privé: des postes accessibles dans de nombreux domaines
Garant de la sécurité juridique de l’entreprise, le juriste est présent dans tous les domaines économiques (industrie, transport, BTP, immobilier, presse…), chargé de vérifier la légalité des contrats et d’assurer à tout moment un rôle de conseil. Les entreprises préfèrent les diplômés de master 2, de préférence en droit des affaires (qui privilégie les stages). Mais de plus en plus d’employeurs exigent une formation complémentaire dans une école de commerce. Beaucoup d’entre-elles proposent d’ailleurs des Mastères Spécialisés en Droit des Affaires (voir le comparatif réalisé par Campus Channel). Le diplôme de juriste-conseil d’entreprise (DJCE) est également très prisé.
Juriste chez un promoteur immobilier, Lorraine Laisney gère les contentieux qui opposent son entreprise tant aux corps de métier auxquels elle fait appel, qu’aux acquéreurs. Elle se charge aussi de la souscription des contrats d’assurance: «Contrairement aux avocats qui font essentiellement du conseil, je participe activement à la stratégie de la société en accompagnant les opérationnels de l’entreprise dans la réalisation de leurs projets. Ce qui me conduit souvent bien au-delà des strictes vues juridiques et théoriques, sur le terrain directement pratique.»
La fonction publique: des professions variées, accessibles par concours
La fonction publique offre elle aussi un éventail d’opportunités: administrateur de l’Assemblée nationale, inspecteur du Trésor public, rédacteur territorial, directeur d’hôpital, commissaire de police, juriste, etc. Un quart des diplômés de droit décident d’intégrer la fonction publique, en majorité des titulaires d’un Master de droit public. Le recrutement se fait principalement par concours et concerne généralement des postes de catégorie A, impliquant au minimum un Master 2 et un solide bagage de culture générale.
source:http://etudiant.lefigaro.fr
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